La saison 2014 de F1 débute ce week-end en Australie avec un premier départ prévu dimanche, à 7h00 du matin, heure française. Règlement, pilotes, circuits : le point sur les nouveautés de l'année.
Un moteur V6 turbo hybride. C'est incontestablement la nouveauté de l'année. Mieux, c'est sans doute une révolution. La F1 a laissé derrière elle les moteurs V8 atmosphériques pour des V6 turbocompressés de 1.600 cm3. Comment ça fonctionne ? Parole au "Professeur", Alain Prost. "Pour schématiser, on a un moteur turbo qui fait à peu près 600 chevaux et on a la possibilité d'utiliser 160 chevaux supplémentaires uniquement par énergie électrique", explique le quadruple champion du monde français. A puissance égale, on va consommer entre 35 et 40% de moins, ce qui veut dire que la F1 fait un gros pas en avant pour se rapprocher des besoins que l'on a dans l'industrie automobile." La F1, compétition phare du sport auto, entend-t-elle renouer avec son côté "laboratoire technologique" ? "Elle l'avait été il y a une vingtaine d'années, ça l'était moins", confie au micro d'Europe 1 Jean-François Caubet, ancien directeur général de Renault F1. "La F1 était extrêmement conservatrice et le fait qu'elle prenne un pari d'une telle ambition, c'est un bon point. Et ça va probablement chambouler un peu le championnat." On ne va pas s'en plaindre.
Des points doublés pour le dernier GP. Visiblement, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) n'apprécie pas que le suspense soit éventé avant le final de la saison. Alors, elle s'est dit : "et si on doublait les points pour la dernière épreuve (50 points pour le premier, 38 pour le deuxième, etc.) ? " Historique, mais surtout incongrue, cette décision a fait grincer des dents dans le paddock, d'autant que cette dernière course, lucrative sur le plan des points, ne se disputera plus au Brésil, comme les trois dernières années, mais de nouveau à Abu Dhabi... Au moment de l'annonce de cette mesure, l'écurie Lotus, qui a l'habitude de marier humeur et humour, avait publié un communiqué avec des idées encore plus saugrenues : "l’équipe qui conçoit la voiture la plus moche de la saison perdra 15% de ses points", "Tout pilote achevant un Grand Prix avec seulement deux roues recevra le double des points", "Tout pilote battant Sebastian Vettel recevra une double dose au bar".
Looks like #SillySeason starts earlier each year... #F1pic.twitter.com/63SQlDP5NY— Lotus F1 Team (@Lotus_F1Team) December 11, 2013
Sept transferts, trois arrivées et trois Français. Sept pilotes changent de casaque. Les deux mouvements les plus spectaculaires concernent le Finlandais Kimi Räikkönen, qui quitte Lotus pour rejoindre Ferrari, avec laquelle il a été champion du monde en 2007, et l'Australien Daniel Ricciardo, qui passe de Toro Rosso à la maison-mère, RedBull. Après huit saisons chez Ferrari, Felipe Massa rejoint lui Williams. Trois pilotes vont par ailleurs découvrir la F1 cette année : le Danois Kevin Magnussen (McLaren), 21 ans, le Russe Daniil Kvyat (Toro Rosso), 19 ans, et le Suédois Marcus Ericcson (Caterham), 23 ans. Côté Français, Charles Pic, qui était chez Caterham, devient pliote d’essai chez Lotus. Les trois Français qui restent ne changent pas de baquet : Romain Grosjean (Lotus), Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) et Jules Bianchi (Marussia).
Un numéro inchangé pour les pilotes. Si les pilotes peuvent encore changer d'écurie, ils vont désormais disposer du même numéro tout au long de leur carrière, mis à part le n°1, qui sera attribué au champion du monde sortant (les mauvaises langues diront que c'est celui de Sebastian Vettel, quadruple tenant du titre). Les pilotes ont la plupart du temps choisi un numéro fétiche, qu'il portait à leurs débuts. Fernando Alonso pilotera ainsi avec le n°14, avec lequel il était devenu champion de karting. Cette initiative devrait permettre de développer le merchandising autour des pilotes, comme cela se fait déjà aux Etats-Unis, notamment en Nascar, où les pilotes conservent le même numéro d'une année sur l'autre.
#Alo14pic.twitter.com/4E9AOvlca6— Fernando Alonso (@alo_oficial) December 20, 2013
Un Grand Prix à Sotchi. Après les JO d'hiver, la ville de Sotchi, située au bord de la mer Noire, va accueillir un Grand Prix de F1, dont le tracé, urbain, serpentera autour des sites olympiques ! Une fois de plus, le président russe, Vladimir Poutine (ici aux côtés du grand argentier de la F1, Bernie Ecclestone), a mis la main à la pâte (et au portefeuille) pour mettre en valeur son pays. Résultat : la Russie accueillera son tout premier Grand Prix de F1 le 12 octobre prochain. Absent du calendrier depuis 2003, le Grand Prix d'Autriche effectue son retour sur le tracé de Spielberg, renommé Red Bull Ring, du nom de la célèbre boisson gazeuse, qui est aussi celui de l'écurie quadruple championne du monde. Il y a toujours 19 Grands Prix au programme : la Corée du Sud et l'Inde, pourtant arrivés dernièrement, disparaissent du calendrier.
Un permis à points. Etre pilote de F1 et rouler à 300 km/h n'empêche pas de respecter un code de bonne conduite. Ainsi, et comme dans la vraie vie, la FIA a décidé d'instaurer cette année un permis à points. Chacun des 22 pilotes inscrits au championnat va ainsi entamer la saison avec un crédit de 12 points. Chaque infraction - conduite dangereuse, vitesse excessive, ... - sera sanctionné d'un retrait de un à trois points. Un pilote qui aura vidé son compte sera suspendu pour un Grand Prix.
Un trophée pour la pole position. Un nouveau trophée sera remis cette saison au pilote qui aura réussi le plus de pole positions. Mais l'idée de donner un ou des points supplémentaires à l'auteur du meilleur temps des qualifications, le samedi, comme cela se fait aux Etats-Unis en Indycar par exemple, reste dans les cartons.
Des femmes dans les baquets. La F1 s'ouvre un peu plus à la mixité. Ainsi, deux femmes seront pilotes d'essais cette saison : la Suissesse Simona de Silverstro arrive chez Sauber, tandis que l'Ecossaise Susie Wolff (photo) voit ses compétences élargies chez Williams, pour laquelle elle prendra part à deux séances d'essais libres le vendredi.
Des nez remodelés. La F1, c'est aussi une affaire d'esthétique. Et, de ce point de vue-là, les monoplaces de la cuvée 2014 ne sont pas une franche réussite. Les designers ont dû faire avec la nouvelle réglementation qui oblige les écuries à abaisser le nez des monoplaces pour des raisons de sécurité. La hauteur du museau ne peut ainsi plus dépasser 18,5 cm contre 55 cm la saison passée. Ce qui a donné lieu à des modifications plus ou moins heureuses…
Moins de carburant dans les voitures. Les monoplaces s'élanceront avec 50 kilos d'essence en moins par rapport à l'an dernier (100 kilos au lieu de 150). Les pilotes vont donc devoir la jouer fine s'ils veulent voir le bout du Grand Prix, ce qui va ajouter un zeste de suspense supplémentaire. Les autres mesures prises par la FIA - train de pneus supplémentaires en Q3, boîtes de vitesse à huit rapports, cinq moteurs à disposition au lieu de huit, nouvelle pénalité de cinq secondes au stand -, ont été pensées avant tout avec trois grands impératifs en tête : l'augmentation de la fiabilité et donc la réduction des coûts, la sécurité des pilotes et le suspense pour la course. Tout est en place, allumez vos moteurs !
PREMIÈRE - Hamilton en pole position en Australie
CHANGEMENT - Quand la F1 se met (aussi) à l'hybride
A FOND, A FOND, A FOND - Que doit-on attendre des trois pilotes français ?