Il n'a pas fallu attendre longtemps avant de s'en rendre compte. Dès la 4e minute de jeu, Thiago Motta est allé chiper le ballon dans les pieds de Sergio Busquets, soulevant l'enthousiasme du Parc des Princes. Pour venir à bout du Barça, le PSG a mis du coeur à l'ouvrage et retrouvé des ingrédients qui lui avait manqués depuis le début de la saison.
Une recette (plutôt) à l'ancienne. Après avoir expérimenté un 4-2-3-1 à Caen (2-0) et un 4-4-2 à Toulouse (1-1), Laurent Blanc avait décidé de revenir à un système en 4-3-3, avec Edinson Cavani en pointe, Javier Pastore à gauche et Lucas à droite. En dépit d'un Lucas décevant et d'un Cavani inefficace, cette tactique a fait ses preuves, avec un Pastore excellent, qui a navigué de la gauche au centre pour contrer Busquets et orienter le jeu. Mais c'est surtout au milieu que le PSG a fait la différence, comme il le faisait la saison dernière. Les trois titulaires habituels, Thiago Motta, Marco Verratti et Blaise Matuidi, ont réaffirmé leur cohésion en permutant constamment et en portant quasi systématiquement le jeu vers l'avant.
Une forte dose d'implication. Les personnes qui avaient vu le match de samedi dernier à Toulouse n'en ont pas cru leurs yeux. Et pourtant, c'était bien la même équipe - à quelques exceptions près, quand même - qui a ruiné les efforts du Barça, mardi, au Parc des Princes. "Même si des joueurs ont fait un match extraordinaire, et ça a été le cas, je retiens la performance collective", a souligné Laurent Blanc en conférence de presse. "On a retrouvé certaines valeurs, qu'on n'avait pas perdues mais qu'on avait du mal à mettre en pratique en Championnat. La Ligue des champions, c'est une autre compétition, les joueurs sont plus déterminés, plus motivés." Nous y voilà. Difficile, en effet, de ne pas voir dans cette différence de niveau de jeu et de "férocité" - 55% de duels gagnés mardi soir - un déficit de motivation pour la chose domestique. "La force des grandes équipes, c'est d'être présent tous les week-ends et il va falloir le montrer en Championnat parce qu'on doit être tout en haut", a insisté Matuidi au micro de Canal+. "C'est aussi dans les têtes."
Une pincée de réalisme. L'entraîneur du Barça l'a souligné : un match nul aurait été logique. Difficile de lui donner tort, tant les Catalans, en deux séquences - un quart d'heure en première période, la dernière demi-heure - ont posé leur main sur le match. Mais, voilà, sur 15 tirs, les Blaugrana n'en ont cadré que 2. Le PSG, lui, a marqué trois fois sur cinq tirs cadrés. Le double champion de France en titre a retrouvé des vertus de réalisme qui font sa force. Car, si le PSG a signé cinq matches nuls en huit matches de Ligue 1, il s'est aussi créé beaucoup d'occasions et aurait pu l'emporter largement, notamment à Reims (2-2) ou à Rennes (1-1). Mardi soir, en l'absence de Zlatan Ibrahimovic, il s'en est remis à des buteurs inhabituels - un défenseur central, David Luiz, et deux milieux défensifs, Marco Verratti et Blaise Matuidi - pour faire chuter le Barça. Car, à la différence du PSG, son attaquant de pointe, Edinson Cavani, certes peu avare de ses efforts, s'est lui montré bien brouillon dans le dernier geste. Comme quoi, la recette proposée par le PSG peut encore être plus goûteuse...