A la Une de L'Equipe vendredi, on peut lire : "Monaco perd Falcao". Évidemment, à quelques milliers de kilomètres de là, de l'autre côté de l'Atlantique, la perception de la blessure au genou gauche de l'attaquant de l'ASM est perçue d'une toute autre façon : c'est la Colombie tout entière qui perd Radamel Falcao, joueur vedette de la sélection nationale qualifiée pour la prochaine Coupe du monde, au Brésil.
Partout, à la Une, le conflit armé avec les Farc laisse sa place au probable forfait pour le Mondial du "Tigre", meilleur buteur de son équipe lors de la phase de qualifications, avec neuf buts. La déception du pays est d'autant plus grande qu'avec Falcao, la sélection avait fait naître une réelle attente après une brillante campagne de qualification (deuxième de la zone Amsud, derrière l'Argentine).
A sa Une, le quotidien El Tiempo a mis la photo des anciens coéquipiers de Falcao à l'Atlético Madrid portant un tee-shirt "Fuerza Tigre" ("Courage Tigre") mais aussi des témoignages de soutien venus de Colombie et du monde entier. Cette tristesse collective, teintée de solidarité, s'accompagne ici ou là, dans les commentaires et sur les réseaux sociaux essentiellement, de violentes attaques contre le défenseur de Chasselay, Soner Ertek, auteur du tacle qui a mis à terre Falcao. Des e-mails intimidants ont été envoyés au joueur sur sa page Facebook et son compte Twitter, désormais inaccessibles. En Colombie, le football exacerbe les sentiments et conduit parfois à des folies. En 1994, le défenseur Andres Escobar, qui avait inscrit un but contre son camp lors du match contre les Etats-Unis au Mondial, avait été assassiné à la sortie d'un bar...
Le président lui adresse son soutien
A la tristesse et parfois à la colère, se mêle également un fol espoir : celui de voir Falcao disputer malgré tout la Coupe du monde, un fol espoir que le joueur lui-même a fait naître sur son compte Twitter, en parlant du "grain de moutarde" auquel il s'accroche et à "Dieu, qui rend possible l'improbable". "Malgré la grave lésion, Falcao n'écarte pas la possibilité de disputer le Mondial", titre ainsi El Tiempo. La Libertad titre sur le même thème : "malgré sa tristesse, Falcao ne perd pas tout espoir d'aller au Brésil." Le Colombien sera opéré samedi, à Porto, où il a débuté sa carrière en Europe, en 2009. L'indisponibilité d'un joueur opéré d'un ligament du genou est en moyenne de six mois mais elle peut être inférieure si toutes les conditions (déroulement de l'opération, absence de complication, efficacité de la rééducation) sont réunies.
Hablamos con @FALCAO y en nombre de todos los colombianos le deseamos éxito en la operación y una pronta recuperación.— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) January 23, 2014
Depuis le Forum économique mondial de Davos, le président colombien Juan Manuel Santos a twitté son soutien à l'attaquant vedette de son pays. "Nous avons parlé à Falcao et au nom de tous les Colombiens, nous souhaitons le succès de son opération et une récupération rapide." Du côté de la fédération colombienne, on s'est montré prudent. "Il faut attendre", a insisté son président, Luis Bedoya, qui a rappelé que l'inscription des joueurs pour la Coupe du monde était possible "jusqu'aux premiers jours de juin".
A la Une de La Vanguardia Liberal, on s'interroge déjà sur les "possibilités" à disposition du sélectionneur José Pekerman pour remplacer Falcao à la pointe de l'attaque colombienne. Parmi les noms les plus cités, celui de l'attaquant du FC Porto, Jackson Martinez, revient souvent. Mais, aujourd'hui, et en attendant l'opération de samedi, la Colombie, sevrée de Mondial depuis 1998, s'accroche encore à l'espoir de voir son "Tigre" rugir au Brésil.
LA BLESSURE - Lésion du ligament croisé pour Falcao
L'INFO - Monaco s'inquiète pour Falcao sorti sur civière