Éloigné des courts pendant de longs mois en raison d'une blessure au genou, Rafael Nadal est retombé à la 5e place du classement ATP. Selon les modalités actuelles du tirage au sort, le Majorquin aurait donc une chance sur quatre de tomber dans la partie de tableau de Novak Djokovic et donc de le retrouver dès les quarts de finale. Pour éviter un tel choc aussi tôt dans le tournoi, Guy Forget, membre du comité de pilotage du Grand Chelem parisien, a évoqué la possibilité d'attribuer un numéro de tête de série plus élevé que son classement à "Rafa". La rédaction d'Europe1.fr lance le débat.
Victor Dhollande-Monnier, de la rédaction d'Europe1.fr
"Attribuer la tête de série n°4 à Rafael Nadal, promise normalement à David Ferrer si on se fie au classement ATP actuel, semblerait injuste pour ce dernier. Et pourtant, pour l'intérêt du tournoi et celui des spectateurs, la proposition de Guy Forget est loin d'être stupide. Imaginez un Nadal-Djokovic en quarts de finale, en plein milieu de semaine. Un immense gâchis. Ces deux joueurs surclassent la concurrence et devraient avoir toutes les chances de se retrouver en finale, comme ce fut le cas au Masters 1.000 de Monte-Carlo, dimanche dernier. Le tournoi de Wimbledon le fait systématiquement. Si les Anglais ont su mettre de côté leurs principes pour privilégier l'intérêt sportif, les Français doivent pouvoir suivre le même exemple."
Nicolas Rouyer, de la rédaction d'Europe1.fr
"Jamais dans son histoire le tournoi de Roland-Garros n'a dérogé à la règle qui veut que les têtes de séries soient désignées sur la base du classement ATP. Le palmarès de Nadal, sept fois vainqueur porte d'Auteuil, justifierait une exception, dit-on. Soit. Mais pour faire quoi ? Le mettre tête de série n°4 à la place de David Ferrer pour reconstituer le Big Four ? Ce serait injuste. Le placer devant Andy Murray, Roger Federer ou Novak Djokovic ? Ce serait injustifié, compte tenu des performances des trois joueurs sur l'année écoulée. Laissons Nadal où il est. L'en déloger serait contraire à l'éthique. Et nous priverait d'un piment supplémentaire. Sa maîtrise de la terre battue est telle qu'il peut très bien aller au bout en partant de là. Et s'il doit affronter Djokovic en quarts, qu'il l'affronte. Dans l'histoire des tournois du Grand Chelem, les plus grands matches n'ont pas toujours eu lieu en finale. Et pour soulever la Coupe des Mousquetaires, le Majorquin lui-même sait qu'il faudra battre sept joueurs, quels qu'ils soient. Et à tous les stades."