Michel Platini a franchi le Rubicon. Resté en retrait en 2011 puis au printemps dernier de la campagne à la présidence de la Fifa, l'actuel patron du foot européen a décidé d'en être lors de la prochaine élection, qui aura lieu le 26 février 2016, à Zurich, neuf mois après la démission du très contesté Sepp Blatter, à peine réélu.
Destinataire, comme 208 autres présidents de fédérations à travers le monde, de la lettre de candidature de Platini, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a été l'un des premiers à être dans la confidence. Et le premier aussi à s'en féliciter. "Bien évidemment que c'est l'homme de la situation", insiste le président de la "3F" au micro d'Europe 1. "Il a montré qu'il était capable de gérer l'UEFA, ce qui n'est pas rien. Il a géré également la Coupe du monde 1998 (il a été coprésident du comité d'organisation avec Fernand Sastre, ndlr), alors qu'il débutait dans ce métier. Il est intuitif, il sait s'entourer."
Michel Platini, venu en France en mai dernier pour parler de l'Euro 2016, fait l'unanimité également chez les politiques. "Nous attendions, nous espérions sa candidature", a confié sur Europe 1 le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard. "Je crois que Michel Platini a montré après sa carrière de joueur, avec sa carrière d'entraîneur (il a été sélectionneur de l'équipe de France entre 1988 et 1992, ndlr) puis celle à la tête de l'UEFA toutes les qualités qu'il faut pour profondément rénover l'institution Fifa."
"Grand joueur, grand monsieur, grand humaniste." Michel Hidalgo, qui a eu Michel Platini sous ses ordres lors des glorieuses campagnes des Bleus dans les années 1980 (Mondiaux 1982 et 1986, Euro 1984), ne pensait pas que son meneur de jeu deviendrait un dirigeant aussi haut placé. Mais, aujourd'hui, il ne trouve pas de candidat plus légitime que lui pour briguer la présidence de la plus haute instance du football mondial. "Michel Platini n'a pas que des qualités de footballeur, il sait aussi agir dans la vie, comme il agissait sur le terrain", s'enthousiasme l'ancien sélectionneur des Bleus. "Il est intelligent, il a une grande grande connaissance du foot. Il a tout pour diriger le football mondial. Est-ce qu'on peut trouver mieux comme grand joueur, grand monsieur, grand humaniste ? il a tout ce que les autres n'ont pas."
Membre aux côtés de Platini du fameux carré magique avec Jean Tigana et Luis Fernandez, Alain Giresse ne cache pas son admiration pour son ancien coéquipier. "Il avait déjà sur le terrain une grande capacité d'adaptation, d'analyse des situations. Il savait y faire face et trouver des solutions", insiste le sélectionneur du Mali. "Mais il a réussi à faire de même dans le monde de la politique sportive et à s'y installer. Je trouve qu'il a été fort. Il a voulu être un acteur, servir et protéger le football. Et ce, sans changer ce qu'il est." Voilà des discours de soutien qui devraient faire chaud au cœur du candidat Platini, désormais lancé dans une longue campagne de sept mois...