Entre cinquante et soixante supporters du PSG ont été interpellés place Eugène Flagey, à Bruxelles, à la veille de la rencontre de Ligue des champions opposant Anderlecht au club parisien, dans la nuit de mardi à mercredi. Une vingtaine de fans d'Anderlecht ont également été arrêtées dans le centre de la capitale belge. Plus tôt dans la journée de mardi, on avait appris que trois personnes en provenance de Paris avaient également été interpellées à la gare du Midi à Bruxelles, peu après leur descente de train alors qu'elles étaient en possession... de gants de boxe parés de métal. D'autres interpellations ont eu lieu aux abords du stade...
Et ce n'est pas tout. Les supporters des deux camps entendaient recevoir le soutien de hooligans venus de l'étranger : des Pays-Bas pour les fans d'Anderlecht, de Serbie ou de Pologne pour ceux du PSG. Trois hommes, des Polonais en provenance de Cracovie via un train venu d'Allemagne, ont ainsi été arrêtés mardi à Bruxelles, selon le site du journal Het Laatste Nieuws, qui indique qu'ils étaient munis... de couteaux de boucher. Les autorités belges, qui ont autorisé les policiers à procéder à des arrestations administratives "préventives", soupçonnaient ces petits groupes de supporters de vouloir participer à un "fight", ces affrontements violents en marge des rencontres de football.
Un antécédent remontant à 1992
Logiquement, le match entre Anderlecht, Petit Poucet du groupe C, et le PSG, aux supporters désormais bien quadrillés, n'aurait dû raviver que le souvenir de la tête victorieuse d'Antoine Kombouaré qui avait permis l'égalisation et donc la qualification du club parisien pour les quarts de finale de la Coupe de l'UEFA, le 8 décembre 1992 (0-0, 1-1).
Oui, mais voilà, cette double confrontation entre les deux clubs avait également été marquée cet automne-là par de violents affrontements en marge du match aller disputé au Parc des Princes, le 24 novembre 1992. Et deux décennies n'ont visiblement pas réduit la volonté des supporters les plus violents des deux clubs d'en découdre.
Des combats à mains nues
"On se prépare pour ce déplacement depuis le tirage au sort", expliquait mardi un ancien du Kop de Boulogne dans les colonnes du Parisien. "Tous les anciens, qui ne viennent plus au Parc, seront là." Tous les anciens, peut-être pas. Ils devaient être entre 200 et 300 à vouloir rallier la Belgique, pour la plupart des nostalgiques de l'"âge d'or" du hooliganisme à Paris. Et "là", ce n'est pas le stade, mais ses abords, une aire d’autoroute, une forêt. Pour ces anciens du Kop de Boulogne, il s'agit de régler des comptes à mains nues, sans armes, sans frapper à terre, en respectant les "règles" tacites qui régissent ce que l'on appelle un "fight".
Désormais écartés des tribunes, pour certains d'entre eux interdits de stade, ces supporters ultra entendent faire le coup de poing avec d'anciens camarades de baston. "Ces fights, c'est juste un délire", témoigne ainsi un autre ancien supporter dans le quotidien L'Equipe. "Avec certains d'en face, on se connaît depuis longtemps. On peut même prendre une bière avec eux la veille..."
Reste qu'à quelques heures du coup d'envoi de cette rencontre classée à très hauts risques - et à laquelle n'assisteront pas la majorité de ces "supporters" -, les autorités belges goûtent assez peu ce "délire" et sont carrément sur les dents. Une troupe d'intervention comprenant 400 hommes issus de la police fédérale et de la police de Bruxelles a été mise en place. Des dispositions exceptionnelles ont également été prises afin d'assurer la sécurité des 150 supporters du PSG qui feront le déplacement officiel organisé par le club. Aux abords du stade, un hélicoptère signalera les attroupements suspects sur l'ensemble du territoire régional et des canons à eau resteront en stand-by à proximité du stade. "Au départ, le périmètre de sécurité devait être limité à 1,5 km autour du stade Constant Vanden Stock, mais nous l'avons élargi à l'ensemble de la commune", a précisé le bourgmestre d'Anderlecht, Eric Thomas.