A 18 mois du début de l'Euro 2016, et alors que les pelouses de Ligue 1 font souvent l'objet de railleries, le débat sur les gazons "made in France" n'a jamais été aussi vif. Alors, pelouse naturelle ou synthétique ? La réponse est peut-être ailleurs, avec l'hybride. C'est la solution choisie par le PSG, leader du très officiel championnat des pelouses de la Ligue de football professionnel (LFP), mais également par d'autres clubs de Ligue 1, à l'instar de Marseille, Metz ou Saint-Etienne. Ces trois clubs ont bénéficié du travail d'une entreprise française, Natural Grass, spécialisée dans cette pelouse d'un nouveau type.
Les terrains d'entraînement du club de rugby du Racing-Métro sont dotés d'une pelouse hybride :
Le Plessis Robinson @RacingMetro92 rugby training pitch near Paris - 28 days after seeding #AirFibrpic.twitter.com/i2pb8Ii037— Natural Grass (@NG_AirFibr) September 11, 2014
L'hybride, kézako ? "A la place de la terre, on fait entrer le gazon dans un matériau ultra-résistant, qui va avoir comme principale particularité de ne jamais se déformer et de ne pas se creuser et de protéger ainsi le gazon de l'arrachement", explique au micro d'Europe 1 le PDG de Natural Grass, Bertrand Picard. Le matériau, composé de liège, de fibre synthétique et de sable, joue le rôle de racine artificielle pour tenir au sol et évite ainsi que le terrain soit gorgé d'eau et ne se transforme en boue, sous l'effet des pluies ou du gel. Mais ce type de pelouse ne protège pas seulement des intempéries. Il protège également les joueurs. Une étude récente, dont s'est fait l'écho le magazine Sciences et avenir, indique que l'hybride, qui amortit les chocs, réduit de 20 à 40% les risques d'entorses et de lésions.
Ces avantages ont évidemment un coût. L'installation d'une pelouse synthétique revient à un million d'euros, soit 300.000 euros de plus qu'une pelouse classique. Certains clubs, à l'instar de Bordeaux, ont choisi d'investir dans cet équipement. Comme d'autres grands stades de l'Hexagone, la future enceinte des Girondins a été choisie pour accueillir des rencontres de l'Euro 2016. A partir du mois de février 2015, le comité d'organisation de la compétition se rendra dans les différents stades retenus pour juger de l'état de la pelouse. Et si le résultat ne lui convient pas, les propriétaires devront faire les efforts nécessaires pour pallier les défauts éventuels. Les clubs qui ont fait le choix de l'hybride, aux résultats plutôt probants jusque-là, devraient aborder ce rendez-vous avec davantage de sérénité...