Le capitaine de l'équipe de France est revenu sur la qualification de Michaël Llodra pour les demi-finales de Bercy, soulignant le travail fourni par le tombeur de Davydenko et qui porte aujourd'hui ses fruits. Guy Forget n'a pas évité par ailleurs le sujet des joueurs qui disputeront les simples en Serbie pour la finale de la Coupe Davis. Inévitablement, Llodra a marqué ses esprits. Ce que fait Michaël Llodra à Bercy n'est-il pas une sorte de récompense, à 30 ans ? C'est une récompense surtout par rapport au travail qu'il a fourni, à la rigueur qu'il a montrée. Il a pleinement pris conscience de ses capacités. Il nous l'a montré à plusieurs reprises en Coupe Davis et je suis très heureux de le voir ici à Paris, devant sa famille, devant son public jouer ce genre de tennis, spectaculaire mais surtout efficace. Il aborde avec sérénité les rencontres et même quand il se fait passer, même quand il fait des erreurs, et bien il enchaîne avec la même attitude. Je crois que c'est là où il a fait le plus de progrès. Pourquoi si tard ? Peut-être parce qu'il arrive à maturité, peut-être qu'il n'avait pas totalement confiance, qu'il n'était pas assez rigoureux à l'entraînement, négligeant sur certaines petites choses. Aujourd'hui, il y a plus d'ambition. Il veut vivre à fond ses dernières années et ça fait plaisir à voir. La Coupe Davis y est-elle pour quelque chose ? Ce n'est pas impossible. Mika a réussi, comme d'autres joueurs avant lui, à se transcender. D'abord en double, et puis souvent, il se demandait pourquoi je ne le faisais pas jouer en simple, parce qu'il n'était pas prêt. Aujourd'hui il est prêt. Il l'a prouvé sur le terrain et avec ses résultats sur le circuit. Vous reconnaissez-vous en lui ? Vous voulez dire grand, gaucher ? (sourires). J'aime beaucoup sa manière de jouer et c'est plus facile pour moi, quand il est sur le court, de trouver la bonne option tactique plutôt que quelqu'un comme Gilles (Simon), ou Gaël (Monfils) qui jouent plus du fond du court. Mais je connais suffisamment les joueurs pour m'adapter à leur style de jeu. Aujourd'hui, Gaël est tout aussi performant, quand on voit ce qu'il a fait en Coupe Davis ou ici à Bercy. On possède 4 ou 5 joueurs capables de nous étonner. Quels sont les chances de Llodra contre Söderling ? Il a le jeu pour le gêner, voire le battre. Avec une surface rapide, un rebond très bas. Mika refuse le jeu, il refuse le dialogue et on sait que ces joueurs surpuissants, comme Berdych ou Nadal, aiment pilonner l'adversaire pour le faire éclater. Mika refuse tout ça et monte au filet. Et du fond du court, il varie les effets, balles basses ou coupées pour venir à la volée le plus vite possible et c'est ça qui les perturbe. Ses adversaires commencent bien, puis Mika s'accroche et ils se dérèglent car ils n'ont pas de rythme, ils se frustrent. Là il fait l'expert comptable, il grappille les points et il s'impose. Avec ses résultats, votre choix pour les simples de Belgrade se précise, non ? Je ne vais pas vous mentir, Mika marque beaucoup de points en ce moment. C'est aussi mon pilier du double et on ne connaît pas la surface à Belgrade, on la découvrira en arrivant. Les organisateurs de Bercy ont peut-être fait un petit cadeau avec cette surface très rapide, elle lui convient à merveille. A Belgrade, on fera les entraînements et on verra quels sont les joueurs qui s'adaptent le mieux. Ce sont plutôt des bons soucis que j'aurais à gérer.