Soyons honnêtes, la France n’est clairement pas la favorite de la demi-finale de l’Euro de basket qui l'oppose l’Espagne (vendredi soir à 21h). Les Bleus restent sur huit défaites consécutives contre leurs voisins ibériques. Il faudrait donc que les coéquipiers de Tony Parker sortent le match parfait - et que l'Espagne soit dans un mauvais jour…- pour décrocher leur place en finale. Mais aussi infimes que soient les chances des Bleus, il existe quand même des solutions pour renverser la Roja.
Une motivation décuplée. Les Bleus ont en plus qu’assez de prendre des roustes face aux champions d’Europe en titre et vice-champions olympiques. « Dans leur tête, ils sont vraiment persuadés qu’ils vont nous battre", explique Nicolas Batum, extrêmement lucide sur le rapport de forces. "Tony Parker m’a encore dit hier : ‘les dieux du basket ne peuvent pas être aussi cruels pendant autant d’années". S’ils veulent essayer d’influencer le ciel, les joueurs de Vincent Collet devront être extrêmement agressifs en défense. "Il faudra se battre sur tous les ballons pendant 40 minutes", renchérit Batum. Se battre, on entend au figuré. Il ne s'agirait de retomber dans le piège des provocations. Souvenez-vous, l’année dernière aux JO, les Bleus s’étaient inclinés en quarts de finale (66-59) et ce même Nicolas Batum avait failli en venir aux mains avec Juan-Carlos Navarro.
Une bien meilleure adresse. Le principal problème de cette équipe de France : l’adresse. Si Tony Parker est excellent à mi-distance, c’est un meneur de jeu et absolument pas un shooteur. Tout joueur des Spurs qu'il soit, le meilleur marqueur des Bleus depuis le début de l’Euro ne possède pas pour autant des statistiques effrayantes. Contre la Slovénie (victoire 72-62), il a inscrit 27 points mais a manqué 11 tentatives (9/20 aux tirs). Les autres joueurs, Nicolas Batum en tête de liste, n’impressionnent pas non plus par leur précision. S’ils veulent avoir une chance de bousculer l’Espagne, les Bleus devront avoir la main moins tremblante.
Un non match de Marc Gasol. Bonne nouvelle pour les Bleus, il n’y aura pas Pau Gasol ce soir sur le parquet de Ljubljana. L’intérieur des Lakers n’a pas fait le déplacement en Slovénie. Mais malheureusement, son petit frère, Marc, sera lui bien présent. Longtemps dans l’ombre de Pau, le pivot de Memphis s’est imposé depuis plusieurs années. Vendredi soir, il sera la principale arme de l’Espagne. Toujours bien placé, extrêmement combattif, il est aussi adroit pour trouver des tirs dans des positions inconfortables. Avec 13 points et 7,7 rebonds en moyenne depuis le début de l’Euro, c’est bel et bien le poison de cette équipe. Il faudrait donc qu’il passe complètement à côté de son match pour avoir un petit espoir.
Les Espagnols ratent tout. Sans Juan-Carlos Navarro et Pau Gasol, on pourrait se dire que cette équipe d’Espagne est prenable. Ça serait mal connaître les réserves de la Roja. Des joueurs comme l’ailier Rudy Fernandez (Real Madrid), José Manuel Calderon (Mavericks de Dallas) ou le meneur Ricky Rubio (Minnesota) ne lâchent jamais un ballon et sont surtout extrêmement adroits au tir. Imaginez une seconde que la France rentre parfaitement dans le match et que les Espagnols commencent à rater des shoots…