Galtier: "Je ne le digère pas !"

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Propos recueillis par Paul LANDINT , modifié à
Moins alarmiste qu'il ne l'était ce week-end après la défaite des siens contre Lorient (1-2), Christophe Galtier n'en reste pas moins irrité par la prestation de ses Verts face aux Merlus. L'entraîneur stéphanois attend ainsi une réaction d'orgueil de ses joueurs sur la pelouse d'Auxerre, ce mardi, en quart de finale de la Coupe de la Ligue. Une compétition qu'il considère comme un véritable objectif pour son club.

Moins alarmiste qu'il ne l'était ce week-end après la défaite des siens contre Lorient (1-2), Christophe Galtier n'en reste pas moins irrité par la prestation de ses Verts face aux Merlus. L'entraîneur stéphanois attend ainsi une réaction d'orgueil de ses joueurs sur la pelouse d'Auxerre, ce mardi, en quart de finale de la Coupe de la Ligue. Une compétition qu'il considère comme un véritable objectif pour son club. Comment vivez-vous la mauvaise passe actuelle de l'ASSE ? Ce n'est pas une situation agréable mais ce n'est pas non plus une situation catastrophique. Des situations catastrophiques, on en a connues à Saint-Etienne. Je crois qu'il faut savoir relativiser dans ces cas-là. Sur un plan comptable, on a quand même 18 points, et sur certains matches il s'en est fallu de peu pour que la décision ne se fasse en notre faveur. On aurait trois points de plus, les gens se diraient qu'on est toujours au niveau mais là, les positions se sont resserrées et c'est vrai que le 18e est tout proche (5 points, ndlr). Maintenant, je crois qu'il ne faut pas tout jeter à la poubelle. La base de notre travail désormais consiste à retrouver la dynamique des premières semaines de la saison. A moi de trouver les options pour y parvenir, en composant avec la fraîcheur de l'équipe et les absences auxquelles nous devons faire face. Quelles peuvent être ces options ? Il faut qu'on évolue de nouveau en bloc. Je me suis aperçu que les équipes qui occupaient le bas de tableau étaient tout simplement les moins organisées. Nous, nous étions bien, pendant un mois, un mois et demi. Et aujourd'hui, nous ne sommes plus organisés et nous le payons. Je ne crois pas que ce soit lié à la pression médiatique, même s'il est vrai qu'il y a eu une certaine effervescence quand nous enchainions les bons résultats. Certains matches, je le répète, auraient pu basculer en notre faveur. Contre Brest, on pouvait espérer le nul, et face à Nice, la victoire. La première grosse débâcle que nous ayons essuyée, à mon sens, c'est celle de samedi, contre Lorient. Celle-là, il faut vraiment qu'on la prenne en pleine gueule pour bien l'analyser et remédier rapidement aux lacunes constatées. Cela passe par un état d'esprit irréprochable, une défense, une conquête du ballon et une progression en bloc, en équipe. Quels que soient les joueurs sur le terrain. Un simple recadrage peut donc suffire à relancer la machine... Oui, c'est ça, c'est le bon terme. Un recadrage... Contre Lorient, certains cadres n'ont pas joué leur rôle de locomotive. On a lâché. Or, quand on n'est passé par tout ce qu'on a vécu ces dernières saisons, on ne doit pas lâcher comme ça. Si on avait affiché le même état d'esprit que lors du derby, je suis sûr qu'on n'aurait pas perdu cette rencontre. Un adversaire peut nous être supérieur, c'est clair, mais qu'on soit dominé en termes d'abnégation et de courage sur notre pelouse, ça je ne le digère pas ! "Christian Gourcuff m'a vexé !" Vous n'avez pas digéré non plus les déclarations de Christian Gourcuff à l'issue de la partie... Malgré tout le respect que je dois à Christian Gourcuff, qui est un entraîneur pétri de qualités, je trouve qu'il est allé un peu loin quand il a dit à la fin du match qu'il pensait que c'était notre tactique de trottiner pour défendre... Ça m'a vexé ! Parfois, on peut faire des écarts. Mais c'est un entraîneur qui a beaucoup d'expérience, qui a du vécu, qui a aussi connu des moments difficiles dans sa carrière et je crois qu'il devrait avoir un peu plus de respect envers ceux qui font le même métier que lui. Vous aviez de nombreux absents contre Lorient. Est-ce une excuse ou une circonstance atténuante à vos yeux ? Je ne veux pas me réfugier derrière ça. On peut dire que j'ai un groupe limité à 15 ou 16 joueurs en ce moment, avec des jeunes, mais ce groupe, je l'ai accepté en début de saison. Bien sûr, il nous manquait des joueurs importants ce week-end, comme Bocanegra, Matuidi ou Perrin notamment, bien sûr ça nous a handicapés, mais ce n'est pas un prétexte pour autant. Avec cet effectif limité et l'enchainement des matches, ne craignez-vous pas le poids de la fatigue ? Non, je ne veux pas entendre parler non plus de cette excuse. C'est d'abord dans la tête qu'il faut qu'on trouve des solutions. Quand on compte le nombre de matches qu'Auxerre a disputés ces dernières semaines, ce n'est pas sérieux de se plaindre sur ce plan-là. Au contraire, après une telle déroute, je crois qu'il est bon pour nous de nous replonger directement dans un match. "La Coupe de la Ligue est un objectif clair" L'AJA effectivement a un calendrier encore plus lourd à gérer. Jean Fernandez devrait faire tourner son équipe. Cela vous rassure-t-il ? Oui, Jean Fernandez va certainement faire tourner son effectif mais je ne me fais pas d'illusions. Il ne va pas aligner dix ou onze jeunes. Il va sans doute garder sa défense centrale, quelques cadres sur les côtés, pour je pense deux ou trois retouches, pas plus. De toute façon, c'est sur notre propre jeu qu'il faut se focaliser. Nous devons retrouver la sérénité qui était la notre à travers le respect des consignes, d'abord, ce qui n'a pas été le cas samedi. Il nous faudra être vigilants et patients, sans pour autant manquer d'agressivité. Etre patient ne signifie pas laisser faire l'adversaire mais construire notre jeu sans s'affoler. Vous avez décidé de vous passer des services de Bayal pour ce match à Auxerre. Une conséquence de son altercation avec Marchal ce week-end ? C'est une décision prise par rapport à son match contre Lorient et à ce qui s'est passé sur le terrain. Je n'ai pas aimé son comportement. La direction du club a eu une discussion avec le joueur à ma demande. Il y a également une incertitude concernant Dimitri Payet, qui a pris un coup sur le dessus du genou, mais logiquement ça devrait aller mieux dans 24 heures. Que représente pour vous ce quart de finale de Coupe de la Ligue ? C'est un objectif clair pour moi et pour les joueurs. On doit se qualifier ! La Coupe de la Ligue est la compétition qui vous rapproche le plus rapidement possible du Stade de France et d'une éventuelle place européenne. C'est un trophée important. La manne financière n'est pas négligeable non plus. Et puis une victoire à Auxerre nous permettrait de préparer au mieux le déplacement suivant à Valenciennes, pour le compte du championnat. En attendant les demi-finales qui ne se joueront pas avant le mois de janvier. Et d'ici là, j'aurai peut-être de nouveau un effectif au complet...