Il n'a ni la renommée d'un Pelé ni la popularité d'un Garrincha. Et parle bien moins aux générations actuelles qu'un Ronaldo ou un Ronaldinho. Mais cela reste une figure historique du football brésilien. Disparu en 2004, Leonidas da Silva, né le 6 septembre 1913 et qui aurait donc eu 100 ans ce vendredi, fait l'objet d'un hommage de la part du moteur de recherche Google à travers son doodle sur sa page d'accueil. Les "O" de l'entreprise californienne sont formés par les cercles d'un geste technique que Da Silva a popularisé : la bicyclette.
Si, de l'avis de plusieurs historiens du football, les premiers joueurs à avoir réussi une bicyclette furent un Espagnol, Ramon Unzaga, parti ensuite au Chili (dont le surnom de "Chilena" associé au geste), et un autre Brésilien, Petronilho de Brito, qui évolua avec le Brésil à la fin des années 1920, Leonidas da Silva est connu pour l'avoir perfectionné.
Le Brésil revendique la paternité de la bicyclette :
Il le réalisa la première fois le 24 avril 1932 lors d'un match entre son équipe de Bonsucesso, club de la banlieue de Rio, et Carioca. Il remit ça sous les couleurs d'autres clubs brésiliens, avec Flamengo en 1939, puis avec Sao Paulo en deux occasions, dont une fois lors d'une victoire sur la Juventus (8-0) en 1948. C'est cette bicyclette qui a été immortalisée par le cliché désormais associé au joueur (ci-dessus).
Leonidas da Silva, un héros brésilien :
Cette bicyclette, Da Silva la tenta aussi sous les couleurs de la Seleçao lors de la Coupe du monde 1938, la deuxième qu'il disputa avec son pays après 1934. S'il ne trouva pas le chemin des filets avec cette technique qui étonnait à l'époque - les arbitres hésitaient à siffler une faute ou non -, il le fit d'une autre façon, achevant la compétition avec le titre de meilleur buteur (7 réalisations). Mis au repos en demi-finales contre l'Italie, il assista à la défaite de son équipe depuis le banc de touche. International à 19 reprises avec la Seleçao, Da Silva inscrivit 21 buts, soit une moyenne de plus d'un but par match.
Joueur spectaculaire, Da Silva se rendit également célèbre pour avoir voulu disputer pieds nus la deuxième mi-temps de la rencontre contre la Pologne, en 1938. La pluie avait en effet alourdi ces sabots, bien loin des crampons ultra-modernes dont son aujourd'hui chaussés les stars du ballon rond. Malgré cet handicap, Da Silva acheva cette rencontre prolifique (6-5 après prolongation !) avec un triplé. A la fin des années 1930, sa popularité était telle qu'une marque de chocolat avait décidé de lancer une plaque en son hommage, surnommé "le diamant noir". Aujourd'hui, ce diamant de l'histoire du football brille sur Internet.