CM 2010 - Expulsé, le milieu n'aura joué que 26 minutes face à l'Afrique du Sud.Du sommet aux bas-fonds... Présenté comme le successeur de Zinedine Zidane en équipe de France, une annonce prématurée imputable à la presse qui n'en finit plus de vivre dans le souvenir de l'ancien n°10 des Bleus, Yoann Gourcuff aura quitté la Coupe du monde 2010 comme son prédécesseur quatre ans plus tôt en Allemagne, sur un carton rouge. Zidane aura été la première victime de l'arbitrage vidéo. Gourcuff, sous pression pour ce match face à l'Afrique du Sud, a lui été victime de son engagement, coupable à la 26e minute d'un coup de coude à l'encontre de Dibaya sur un duel aérien. Rouge direct, la sanction, sévère, a mis fin à sa Coupe du monde prématurément, seulement devancé par Nicolas Anelka... Porté trop vite dans la lumière, le Bordelais a fini à l'ombre d'un vestiaire vide, seul pour méditer sur sa Coupe du monde, un rêve de gamin (d'entraîneur) qui a malheureusement tourné au cauchemar. Une longue descente aux enfers pour le meneur de jeu girondin, entamée en début d'année avec son club de Bordeaux et conclue sous ce maillot bleu, nouvel étendard du déshonneur et de la honte. Mérite-t-il ce qui lui est arrivé ? Peut-être pas. Mais cet échec traduit son plus gros défaut, le seul peut-être qu'on lui connaisse en tant que joueur : son manque de poids dans les vestiaires. A l'écart du groupeIl avait pourtant tout pour devenir la nouvelle coqueluche des Bleus depuis sa frappe venue d'ailleurs contre la Roumanie en octobre 2008, sauvant déjà l'équipe de France d'un premier naufrage. Le premier fait d'armes de Gourcuff qui, champion de France en 2009, leader technique des Girondins, bon parleur et gueule d'ange, s'impose à un an de la Coupe du monde en équipe de France et... dans les médias. La lune de miel est programmée en Afrique du Sud. Mais le divorce d'avec le vestiaire est déjà consommé. Et comme dans la plupart des histoires d'amour virant au vinaigre, la jalousie semble en être la cause principale. Car s'il a été moins performant lors de la seconde moitié de la saison avec Bordeaux, sa baisse de régime n'explique pas tout. Fils de, en l'occurrence de Christian, l'entraîneur de Lorient, Yoann Gourcuff est en effet devenu la cible du vestiaire, du moins de ses cadres supposés, Franck Ribéry, Nicolas Anelka, William Gallas, Eric Abidal... Trop lisse, trop poli, trop populaire, trop éduqué, trop gentil, trop tout... L'ancien Milanais, dont Raymond Domenech a voulu faire son relais privilégié chez les Bleus, est en rupture avec le reste du vestiaire. Et n'a pas le caractère pour s'imposer, tant sur le terrain qu'en dehors, laissant ces supposés tauliers de l'équipe de France avoir sa peau contre le Mexique après sa prestation, il est vrai fade, face à l'Uruguay. Les événements de la semaine l'auront servi pour récupérer les clés d'une équipe de France déjà à la dérive. Son envie de trop bien faire lui aura été fatale. Il aura quitté la Coupe du monde comme il l'aura traversé. Seul, si seul...