EQUIPE DE FRANCE - Après une saison décevante, le milieu veut exploser.L'explosion ? Prophète en son pays, où il fut notamment élu meilleur joueur de Ligue 1 en 2009, Yoann Gourcuff s'attaque désormais à sa première grande compétition internationale. Jeté sur le devant de la scène par Raymond Domenech au sortir d'un Euro 2008 catastrophique, le Breton a bien vite fait sa place dans l'effectif des Bleus, marquant notamment les esprits d'une superbe frappe sous la barre face à la Roumanie, le 11 octobre 2008 (2-2). Son visa tamponné, le Bordelais s'est depuis confortablement installé sous le maillot frappé du coq, le sélectionneur adaptant même son système en 4-2-3-1 pour lui.Mais l'histoire s'est plus ou moins mise à bégayer depuis. S'il a brillé lors de sa première saison en Gironde, la deuxième fut plus compliquée, puisque le natif de Ploemeur a perdu en efficacité et s'est montré moins rayonnant au sein d'un effectif qui a terminé la saison 2009-2010 à l'agonie. Et cette perte d'influence s'est également ressentie chez les Bleus, où la désagréable impression qu'il était snobé par certaines stars de l'effectif s'est souvent fait ressentir, au détriment, forcément, du jeu des Tricolores. Certains observateurs estimaient même que le joueur débuterait le Mondial sur le banc.Le 4-3-3 salvateur ?Mais la préparation concoctée par Raymond Domenech pour cette Coupe du monde a bien l'air d'avoir changé les choses. A Tignes, on l'a ainsi vu rigoler et plaisanter en compagnie de Thierry Henry et Nicolas Anelka, comme un symbole de cette nouvelle entente qui semble habiter les Bleus. Mais le principal changement apporté par le stage est l'incontournable 4-3-3, mis en place par l'entraîneur français. Dans ce nouveau système, le "fils de Christian" a sa place toute chaude dans un poste de relayeur en compagnie de Florent Malouda, juste devant la sentinelle, Jérémy Toulalan. Et les premiers pas de Yoann Gourcuff se sont montrés franchement satisfaisants, mercredi, face au Costa Rica (2-1). Plus reculé que lorsqu'il est meneur de jeu, le Girondin a le jeu devant lui et a ainsi plus le temps d'organiser. On l'a ainsi vu tenter sa chance de loin, une arme utilisée avec parcimonie jusque-là chez les Bleus. Autre conséquence du recadrage du groupe par Domenech, Gourcuff, spécialiste en la matière, tire désormais les coups de pied arrêtés, offrant ainsi dimanche soir la balle de l'égalisation à William Gallas contre la Tunisie (1-1). Grand adepte de la langue de bois ne voulait pas revenir mercredi soir dernier sur sa performance personnelle contre le Costa Rica, préférant se concentrer sur le collectif. " Je pense que l'équipe a pris du plaisir. Au-delà même du résultat, on peut être satisfait de que l'on a produit ce soir. On s'est bien trouvé, on a joué dans les intervalles, il y a eu du mouvement, de la disponibilité", expliquait ainsi le Breton dans les couloirs lensois. Un constat positiviste qui s'est également ressenti chez tous les supporters, heureux de revoir une équipe montrant de l'envie et des idées. Reste désormais à confirmer en Afrique du Sud, autant pour l'équipe que pour Yoann Gourcuff, qui pourrait d'ailleurs en avoir besoin pour rebondir ailleurs après cela, Bordeaux ne disputant pas l'Europe la saison prochaine.