VOILE - Groupama 3 est désormais en avance sur le record d'Orange 2 dans le Jules-Verne. Les compteurs sont remis à zéro ! Passé à l'équateur dimanche à midi avec 400 milles de retard sur le tableau de marche d'Orange 2 (soit un peu plus d'une journée), détenteur du Trophée Jules-Verne depuis mars 2005 en 50 jours 16 heures 20 minutes et 4 secondes, Groupama 3 a réussi en deux jours à combler ce handicap, puisque 48 heures plus tard, c'est fort d'une avance de 30 milles qu'il attaque la dernière difficulté météo de son tour du monde, une dorsale anticyclonique qui, pendant une vingtaine d'heures va ralentir sa marche vers le record. Un retour attendu dans la mesure où, comme l'a confié mardi lors de la vacation Jacques Caraës (qui était déjà à bord d'Orange 2), "Orange n'avait pas été gâté à la sortie de l'équateur avec une route très très ouest, il n'avait retrouvé du vent qu'au niveau des Açores." Pour le trimaran de Franck Cammas, cette fin de parcours s'annonce bien moins délicate, avec donc cette dorsale (zone d'environ 400 milles composée de vents plus faibles) puis un front dépressionnaire qui devrait permettre à l'équipage de finir en trombe. Routeur à terre du bateau, Sylvain Mondon, de Météo France, détaille la situation à venir: "La dorsale est la dernière barrière à traverser, il faut bien se positionner pour la franchir, ce que fait Groupama 3 depuis la sortie du Pot au noir. Il faut choisir une longitude à laquelle la traverser la plus rapidement, là, c'est au niveau du 40e ouest. Groupama 3 va ensuite accompagner la rotation des alizés qui vont s'orienter sud-est puis sud, avant d'empanner." Et après ce passage de la dorsale ? C'est Jacques Caraës qui répond: "On a la chance de récupérer un front dépressionnaire après la dorsale. Si on réussit à se positionner devant ce front, on peut imaginer arriver samedi soir, mais sinon, derrière, il y a encore un régime d'ouest soutenu, a priori, on ne devrait pas manquer de vent sur la fin." Et donc sans doute déposséder Orange 2 du Trophée Jules-Verne, une perspective un temps inespérée. "Je suis super content qu'on en soit là, dans les temps. C'est au-delà des espoirs ! La dernière semaine avant qu'on parte d'Ouessant, je craignais vraiment sincèrement qu'on sorte le bateau de l'eau et que notre campagne sur le Trophée Jules-Verne s'arrête là. On a fait notre route, et on l'a fait du mieux possible, a confié Fred Le Peutrec au micro d'Europe 1, ce n'est pas terminé mais pour l'instant je suis content".