Remake de la finale de l'édition 2009 à Rome, le Barcelone-Manchester qui se profile ce samedi, à Wembley, permettra à Pep Guardiola ou Sir Alex Ferguson de doubler la mise cette saison encore, en raflant Ligue des champions et championnat. Retour sur le profil et le palmarès de ces deux personnages atypiques qui, malgré un style de management différent, ont un objectif semblable, celui de mener leurs troupes sur la plus haute marche européenne. "Josep Guardiola et Alex Ferguson sont des compétiteurs nés". Gérard Piqué ne s'y trompe pas. Ils n'ont pas le même maillot mais ils ont la même passion. Celle d'inculquer à leurs protégés la culture de la gagne. Ferguson vs Guardiola ou quant un vieux briscard de 69 ans se heurte de plein fouet à la jeunesse et l'insouciance de son homologue espagnol. Après avoir respectivement mené leurs protégés vers le sacre à l'échelon national, tous deux n'ont qu'une idée en tête, celle de propulser leurs formations respectives sur le toit de l'Europe, un soir de mai 2011 à Wembley, et de reconquérir par la même occasion un titre déjà conquis récemment, en 2008 pour les Red Devils, 2009 pour les Catalans. Bien décidé à glaner sa seconde Coupe aux grandes oreilles en tant qu'entraîneur, Pep Guardiola pourra s'appuyer sur un nouvel exercice plein, durant lequel le meilleur ennemi madrilène n'aura, une nouvelle fois, pas eu son mot à dire, si ce n'est en Coupe du Roi. Grand artisan de l'hégémonie catalane sur la planète football depuis trois années, "Pep" s'est appuyé sur les solides fondations du Barça de Frank Rijkaard pour bâtir une écurie de haut calibre autour du trio Messi-Iniesta-Xavi qui, grâce à un jeu fluide à une touche de balle, donne régulièrement le tournis à chacun de ses vis-à-vis. Son fabuleux sextuplé réalisé en 2009 (Championnat, Coupe, Ligue des champions, Supercoupe d'Espagne, Supercoupe de l'UEFA et Coupe du monde des clubs) lors de sa première saison aux commandes du Barça, lui a d'ailleurs valu d'être sacré meilleur entraîneur au monde par la IFFHS (L'International Federation of Football History & Statistics). Sachant pertinemment que la réussite d'un groupe passe par le collectif, l'entraîneur blaugrana, dont le départ à Londres a été avancé à mercredi en raison de l'éruption du volcan islandais Grimsvötn et du nuage de fumée qui pouvait bloquer l'espace aérien, a décidé d'emmener dans ses bagages l'intégralité de son effectif. Même le portier blaugrana, Pinto, pourtant suspendu pour cette finale de rêve, fait partie du voyage. Une manière de rester groupé, uni dans la victoire... ou dans la défaite. Car si le Barça fait l'unanimité des suffrages, Pep ne doute pas des qualités de son adversaire du soir. "C'est une des meilleures équipes du monde, pas seulement cette année mais depuis 10, 15 ans. Ce sera très difficile de les battre", confesse ainsi le technicien barcelonais en conférence de presse. Ferguson, le vieux briscard a encore de la réserve De son côté, Sir Alex Ferguson n'a plus rien à prouver. Fidèle au poste depuis 1986, le chef de fil mancunien a récemment été élu manager de l'année par la Barclays Premier League, à l'issue d'un exercice 2010-11 pleinement maîtrisé, récompensé par un dix-neuvième titre d'Angleterre, son neuvième à titre personnel. Suffisant pour que son homologue barcelonais lui rende un vibrant hommage. "Une personne qui est là depuis 25 ans, qui a été au sommet autant de temps, cela veut dire qu'il sait de quoi il s'agit, qu'il connaît bien cette histoire. Beaucoup ont gagné des titres mais être là autant de temps montre bien que c'est l'un des plus grands (entraîneurs, ndlr) de l'histoire du football". Car si le jeu développé par Manchester United est moins spectaculaire que celui proposé par le Barça des grands soirs, il n'en reste pas moins diaboliquement efficace, l'armada offensive de Man U ayant survolé les débats en Premier League avec 78 buts inscrits. Un bilan auquel les artificiers mancuniens ne sont pas étrangers, Berbatov, Hernandez et Rooney ayant scoré à 45 reprises cette saison. Reste à savoir si Manchester United se limitera, à l'instar du Real Madrid, à contenir l'armada offensive blaugrana sans se livrer outre-mesure. Visiblement, ce n'est pas le genre de la maison. Ferguson n'avait d'ailleurs pas hésité à fustiger le niveau de jeu affiché par les deux cadors espagnols lors de la demi-finale. "Ce fut une déception. J'espérais plus de cette demi-finale qu'ils ont abordé avec trop de pression", insistait-t-il dans les colonnes de Marca avant d'ajouter: "Le Barça est bien meilleur que celui de 2009. On a joué plusieurs fois contre eux. Ils ont de très bons joueurs en plus de Lionel Messi mais nous aussi". Que le show commence !