Steeve Guénot n’a pas seulement lutté contre ses adversaires pour conquérir sa deuxième médaille olympique. Le bronze obtenu mardi à Londres, dans la catégorie des -66 kilos, vient en fait clore une olympiade compliquée pour le champion olympique de Pékin. Quatre ans de galères, de blessures, de perdition aussi, effacés en une épatante journée olympique.
Revivez la médaille de bronze de Steeve Guénot :
Dix kilos à perdre en six mois
Le sociétaire du Cercle de Lutte de Paris a d’abord mis de longs mois à digérer son titre surprise. Les sollicitations médiatiques, l’envie de souffler, de faire la fête, a pendant un temps pris le pas sur l’envie de s’entraîner. Quelques blessures ont aussi jalonné ces quatre années. Résultat : le lutteur n’est monté que sur un seul podium entre 2008 et 2012, en prenant la troisième place des championnats d’Europe en 2010.
Il a donc fallu regagner de la confiance avant d’aborder le rendez-vous londonien. Il a fallu, aussi, perdre une dizaine de kilos en six mois pour parvenir à "faire le poids". Un régime qui a forcément usé ses forces, mais n’a pas entamé sa motivation.
"Une immense fierté"
En témoigne sa victoire mardi en quart de finale face à l’Iranien Saïd Morad Abdvali, double champion du monde et invaincu depuis trois ans. Et seule une bourde dans la troisième manche de sa demi-finale, face au Coréen Kim Hyeonwoo, futur champion olympique, a mis fin à sa marche en avant. "Quand tu pars aux Jeux, c'est pour l'or bien évidemment. C'était pas loin. Il y a quatre ans, c'était l'or, aujourd'hui c'est le bronze. Mais je peux être bien dans ma tête", a réagi le lutteur français au micro de France Télévisions. "C'est une immense fierté", a-t-il conclu.
Et à 26 ans, Steeve Guénot a encore de belles années devant lui. D’autant que le seul double médaillé olympique de l’histoire de la lutte française n’aura plus à l’avenir à affronter la balance. Le lutteur va en effet monter d’une catégorie, vers les - 74 kilos. Un passage qu’il se refusait jusqu’alors à effectuer, pour laisser sa place à son frère Christophe, désormais retraité.