Ajax, Anderlecht, Celtic Glasgow, Liverpool, Feyernood Rotterdam, Inter Milan, Naples, PSV Eindhoven, Tottenham, AS Roma... Et Guingamp. Parmi tous ces grands noms de l'Europe du football, celui du club des Côtes d'Armor détonne. Et pourtant, l'En Avant, qui a récolté 10 points sur 18 possibles au cours de sa campagne de groupes de Ligue Europa, a mérité sa place dans le gratin de la "deuxième" Coupe d'Europe, place obtenue à la faveur de sa victoire, jeudi soir, sur le terrain du PAOK Salonique (2-1), leader du championnat de Grèce.
"Au début de la campagne, on ne donnait pas cher de notre peau", a rappelé au micro d'Europe 1 le milieu de terrain Thibault Giresse, auteur de la passe décisive pour Claudio Beauvue lors de l'ouverture du score guingampaise (7e). "Mais je pense qu'on a démontré sur le terrain, en étant les seuls qualifiés, qu'on a joué le jeu. Je pense que les Guingampais et les Bretons peuvent être fiers de nous ce soir."
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"Un sentiment de fierté."Comme nous le rappelions à l'entame de cette Ligue Europa, la présence du club de l'En Avant de Guingamp, adossé à une ville de 7.000 habitants seulement, relève de l'anomalie. L'entraîneur breton, Jocelyn Gourvennec, a rappelé jeudi soir d'où venait l'EAG. "Il y a trois ans et demi, et on se l'est dit encore avant le match, on jouait à Fréjus, à Passy, à Alfortville, en National (3e division, ndlr)", a-t-il relevé. "C'était dur, vraiment très dur le National. On a construit et on a avancé de manière cohérente et on en est là aujourd'hui à venir chercher une qualif' ici, au PAOK, et Dieu sait que c'est difficile compte tenu du contexte, mais les joueurs sont allés là chercher. C'est vraiment un sentiment de fierté parce que le groupe a été au rendez-vous." Ce sentiment de fierté est partagée par le président du club, Bertrand Desplat. "C'est une qualification historique pour un club breton', , s'est-il félicité. "On voulait marquer l'histoire et continuer à enrichir le palmarès du club. Je suis extrêmement fier que ce soit le club de Guingamp qui ait réussi cette performance. D'autres (comme Rennes, ndlr) s'y sont cassés des dents et nous on a réussi, et en plus avec la manière."
Du National à la Ligue Europa en trois ans. Remonté de National en Ligue 2 en 2011, puis de Ligue 2 en Ligue 1 en 2013, l'EAG a remporté la saison dernière la Coupe de France pour la deuxième fois de son histoire, aux dépens de Rennes, son meilleur ennemi local. Seizième du précédent exercice, Guingamp occupe la même position cette saison et s'attend une nouvelle fois à lutter pour son maintien dans l'élite du football français et ce, dès dimanche, lors de la réception du PSG pour le compte de la 18e journée. "Ça a été jusqu'à présent très dur, et ce sera encore dur", a reconnu Gourvennec. "Mais avant de penser à Paris, dimanche, on va savourer ce soir (jeudi soir) parce qu'on a fait un grand exploit en atteignant les seizièmes de finale pour notre première participation. J'aurais préféré qu'on ait Lille et Saint-Etienne avec nous (les deux autres clubs français engagés dans cette phase de groupes ont été éliminés, ndlr), mais on sera malheureusement les seuls et il faudra qu'on continue en seizièmes à représenter dignement le foot français."
Malgré sa deuxième place dans le groupe K, qui ne lui confère pas le statut de tête de série avant le tirage au sort de lundi, l'En Avant peut espérer retrouver en février prochain un adversaire abordable (FC Bruges, Legia Varsovie, Olympiakos, Sporting Portugal, Athletic Bilbao). Mais les supporters préféreraient peut-être une affiche de gala, face à l'Inter Milan, Everton ou Naples. D'autres équipes très solides sont également au menu, comme Salzbourg, Besiktas, Mönchengladbach, le Zénith Saint-Pétersbourg, le Dynamo Kiev ou le Dynamo Moscou de Mathieu Valbuena.
Quoi qu'il arrive, ce sera très compliqué pour Guingamp, qui va continuer de jouer en semaine en février, à au moins deux reprises. Mais le président du club ne s’en inquiète pas. "Ca fait trois victoires qui se succèdent (contre Caen, à Reims et donc à Salonique, ndlr) alors qu'on a joué à un rythme effréné", souligne-t-il. "Aujourd'hui, on se sent armé, dans la tête et physiquement, pour suivre ce rythme-là. Et n'oubliez pas qu'on a d'autres matches importants, en Coupe de la Ligue (huitièmes de finale à Arles-Avignon, mercredi 17 décembre) et en Coupe de France (à Dinan le 4 janvier), et on n'a pas envie de négliger ces compétitions." Le président breton sait qu'elles représentent la porte d'entrée pour goûter à nouveau à l'ivresse des soirées européennes la saison prochaine...