Angleterre, Allemagne, Belgique, Portugal, Espagne... : toutes les grandes nations européennes de football seront au rendez-vous de l'Euro, l'an prochain, en France. Toutes, sauf probablement une : les Pays-Bas, quatorzièmes au classement Fifa. En effet, alors que la dernière journée des qualifications s'achève mardi soir, les Bataves sont en bien mauvaise posture pour figurer parmi les barragistes. Pardon ? Oui, parmi les barragistes.
Car malgré un groupe largement abordable et des conditions de qualification élargies en raison du passage de l'Euro à 24 - les deux premiers de chacun des neuf groupes ainsi que le meilleur troisième -, les Oranje pointent en effet à la quatrième place du groupe C. Leurs espoirs de qualification sont particulièrement ténus : il leur faut battre à domicile la République tchèque (déjà qualifiée) et espérer une défaite de la Turquie face à l'Islande, première du groupe et déjà qualifiée elle aussi. Autant dire que la qualification des Bataves, troisièmes de la dernière Coupe du monde, tiendrait du miracle.
Guus Hiddink sacrifié. "C'est très étonnant, c'est une équipe qui avait une régularité dans la peau de l'outsider car elle a joué trois finales de Coupe du monde quand même (perdues face à l'Allemagne en 1974, l'Argentine en 1978 et l'Espagne en 2010)", relève le consultant Europe 1 Guy Roux. "Et puis là, le blanc complet, avec une incapacité chronique à gagner des matches, chez elle ou à l'extérieur, et plus de qualité de jeu." Lors de cette campagne, les Pays-Bas n'ont gagné que quatre matches, les deux contre la Lettonie et contre le Kazakhstan. Le reste, un nul et quatre défaites face aux trois autres adversaires : Islande, République tchèque et Turquie. L'éviction de Guus Hiddink en juin dernier et son remplacement par Danny Blind n'ont rien changé. Et la lourde défaite concédée face à la Turquie le 6 septembre (3-0) a sans doute enterré les derniers espoirs néerlandais. Alors qu'est-ce qui cloche ?
"L'Ajax ne produit plus autant de bons joueurs". Selon Guy Roux, l'une des explications à la méforme actuelle de la sélection vient de la base. "La baisse de l'école de football de l'Ajax Amsterdam, longtemps fournisseur de la sélection, est une explication selon moi", souligne l'ancien coach de l'AJ Auxerre. "L'Ajax a été le premier club européen dans l'exploitation d'un centre de formation avec des enfants d'Amsterdam et des enfants venus du Surinam, une ex-colonie hollandaise (Frank Rijkaard, Ruud Gullit ou encore Edgar Davids en sont originaires, ndlr). Et l'Ajax, qui reste une force aux Pays-Bas, ne produit plus autant de joueurs, en tout cas des moins bons. Il y a des moments où on sort des phénomènes et il y a des moments où on n'en sort plus. Maintenant, les Pays-Bas, c'est plus ordinaire." Ordinaires, les supporters des Pays-Bas ne l'ont jamais été. Et il risque de nous manquer, l'été prochain...