F1 - Les deux derniers champions du monde en titre cohabiteront chez McLaren en 2010. Lewis Hamilton ou Jenson Button ? Le champion du monde 2008 ou son successeur au palmarès l'année dernière ? Lequel de ces deux pilotes est le plus rapide du Royaume ? Le débat fait rage de l'autre côté de la Manche, à quelques jours du coup d'envoi de la saison 2010 ce week-end à Bahreïn, entre les pro-Hamilton, conquis par la précocité et l'abnégation du gamin, et les supporteurs de Button, séduits autant par sa gueule d'ange que par la souplesse de son coup de volant. Deux pilotes, deux générations, deux visions, deux titres de champions du monde à eux deux, mais une seule équipe, McLaren, qui a pris le pari de les associer en 2010. A la lecture du passif de l'écurie britannique, on pourrait se demander si Martin Whitmarsh, le successeur de Ron Dennis à la tête de McLaren, n'a pas perdu la mémoire à l'heure d'imaginer pareil duo. D'aucuns se souviendront les étincelles et les bourres-pifs qu'a provoqués l'association entre le Français Alain Prost et le Brésilien Ayrton Senna en 1989. D'autres se replongeront dans un passé plus récent encore pour exhumer le fiasco retentissant de 2007 quand le double champion du monde en titre, l'Espagnol Fernando Alonso, a été recruté pour accompagner les premiers tours de roue de Lewis Hamilton. Mensonges, trahisons et jalousie, la relation entre les deux hommes a vite tourné au vinaigre pour accoucher du titre de... Kimi Räikkönen au volant de Ferrari. Phil Prew pour superviser Pour ne pas revivre pareil naufrage, McLaren a pris les devants et modifié son organigramme en créant un poste de responsable des ingénieurs de course. Une mission confiée à Phil Prew, l'ancien ingénieur piste de... Hamilton, qui sera donc chargé de chapoter Andy Latham, son successeur auprès du champion du monde 2008, et Jakob Andreasen, qui sera lui l'oeil et les oreilles de Button. "Tout est question de transparence pour s'assurer que les informations obtenues sur une voiture sont activement partagées et discutées", s'est justifié Prew dans les colonnes du Guardian. Sur le papier, cette réorganisation est séduisante. Reste à savoir comment cela se traduira en piste, quand chacun se battra pour sa propre paroisse. "Pour l'heure, ils en sont à la lune de miel. Mais quand viendra novembre, il n'y aura qu'un seul champion. Et un perdant", résume dans sa chronique pour la BBC Martin Brundle, pilote anglais qui a été aux premières loges du duel Prost-Senna. Et Hamilton n'a qu'un but, récupérer le n°1 sur sa monoplace, quand Button entend prouver, même s'il ne l'avouera jamais publiquement, qu'il est devenu champion du monde grâce à son talent et non aux qualités de la Brawn GP, objectif qui l'oblige à prendre le meilleur sur son coéquipier...