Censé se relancer à l'occasion de ce week-end nippon, Lewis Hamilton a bien mal débuté le Grand Prix du Japon ce vendredi, à Suzuka, où le Britannique, victime d'un accident dès la première séance d'essais libres, a dû se contenter d'une dizaine de minutes en piste et d'un modeste 13e temps. Pendant ce temps, la concurrence ne l'a pas attendu, à l'image des Red Bulls et d'un Vettel, meilleur chrono (1'31"465) devant Webber et un Kubica incisif. Tempête sous un crâne. Alors qu'un avis de tempête... tropicale celle-là (voir par ailleurs) fait déjà craindre le pire à l'ensemble du paddock à l'aube de ce week-end nippon, Lewis Hamilton se pose lui déjà bien des questions. Débarqué au Japon avec la ferme intention de stopper l'hémorragie qui l'accable ces derniers mois, avec à la clé deux abandons lors des deux dernières manches, en Italie et à Singapour (3 sur les 4 dernières !), qui l'ont fait dégringoler jusqu'à la troisième place au classement du Championnat du monde, à vingt points du leader, Mark Webber, le Britannique doit déjà déchanter. Dès la première séance des libres ce vendredi, Hamilton était victime d'une sortie de piste dans le virage n°9 et s'en allait frapper assez violemment le mur de pneus. Suffisamment en tout cas pour que sa monoplace ne sorte pas indemne de l'accident... Les mécanos de McLaren peuvent en témoigner, eux qui auront besoin d'une heure et quinze minutes de travail d'arrache-pied pour remettre le bolide en état. Mais le mal était fait. Alors que la concurrence, trop heureuse de l'aubaine, accumulait les tours et les précieuses informations en vue de qualifications, qui en raison des prévisions météo pourraient être reportées... à dimanche matin, juste avant la course, Hamilton rongeait son frein et devait au final se contenter de dix malheureuses minutes au bout des Libres 2. Sept petits tours (qui s'ajoutent aux neuf couverts dans les Libres 1 avant l'accident) sans pouvoir pousser sa machine, mais juste s'assurer que le châssis et l'ensemble de la voiture étaient a priori OK. Et au final un treizième temps sans grande signification... Vettel évidemment ! Loin, très loin de ses rivaux et notamment des Red Bulls, trop heureux de faire le plein de repères et de sensations sur ce tracé japonais censé leur sourire. A l'image d'un Sebastian Vettel qui, fort lui de ses... 54 tours, impressionne déjà avec à son actif les meilleurs temps des deux séances (1'32"585 puis 1'31"465), qui font du jeune Allemand le "poleman" en puissance de ce Grand Prix. Mark Webber n'est pourtant pas loin, seul autre pilote à être passé sous les 1'32 (1'31"860). Derrière les deux Red Bulls, une Renault pointe son capot et c'est celle d'un séduisant Robert Kubica, auteur du troisième chrono (1'32"200) et qui, lui, à la différence d'Hamilton, n'aura pas eu à souffrir de sa légère sortie de piste dans les Libres 2, l'une des nombreuses qui auront émaillé ces deux séances (Buemi, Button, Alguersuari...) Les Ferrari ne sont pas loin et Fernando Alonso, l'homme en verve du moment, aura de toute évidence vécu une journée pleine et riche d'enseignements, passant du 13e au 4e chrono (1'32"362) devant son coéquipier, Felipe Massa (1'32"519). Sur l'un des circuits où il goûta le plus souvent la victoire, à six reprises (1995, 1997, 2000, 2001, 2002, 2004), Michael Schumacher a dû se contenter d'un modeste huitième chrono lors des deux séances (1'33"739 et 1'32"831) devant son coéquipier, Nico Rosberg (10e et 14e temps). "Schumi", tout près aussi de partir à la faute, mais qui lui a su redresser la situation. Sept titres mondiaux, ça compte ! N'est-ce pas M. Hamilton...