Contraint à l'abandon lors des deux dernières manches, en Italie et à Singapour, Lewis Hamilton se présente au Japon avec la ferme intention de repartir de l'avant. Relégué au troisième rang et à 20 points du leader Mark Webber, le Britannique sait sa marge de manoeuvre réduite, mais veut croire en ses chances. "Ce n'est pas le moment de calculer, c'est le moment de se battre", clame-t-il. "Il reste quatre courses difficiles, ça va être dur..." Il y a deux semaines de cela, tandis que le Grand Prix de Singapour le voyait jeter l'éponge pour la deuxième fois consécutive, après un week-end blanc à Monza, Lewis Hamilton laissait transparaître dans son discours un soupçon d'abattement. Alors qu'un Fernando Alonso apportait 50 nouvelles unités à son moulin, que Sebastian Vettel et Jenson Button en ajoutaient 30 chacun et que Mark Webber complétait son pécule de leader avec 23 points, le champion du monde 2008 faisait choux blancs, d'abord détrôné par le vétéran australien puis passé par le Taureau des Asturies et relégué sur la troisième marche du podium. En tête du championnat un mois plus tôt encore, à l'issue d'un Grand Prix de Belgique qui l'avait vu s'adjuger la 14e victoire de sa carrière - la troisième cette saison après les GP de Turquie et du Canada - Lewis Hamilton a tout bonnement perdu la main sur ces deux manches, lui qui avait déjà grillé son joker en Hongrie, juste avant Spa, enregistrant alors son tout premier abandon de l'année. Désormais repoussé à 20 et 9 longueurs de Webber et Alonso, sous la menace directe de Sebastian Vettel et Jenson Button au classement, le pilote McLaren n'a plus droit au moindre écart de conduite s'il veut coiffer une deuxième couronne mondiale au terme de l'exercice 2010. Des circuits à conquérir Conscient d'avoir peut-être laissé passer sa chance, Lewis Hamilton se refuse à jeter un oeil dans le rétroviseur pour trouver matière à se plaindre, lui qui a pourtant joué de malchance en Italie ou à Singapour, victime alors d'une casse de suspension et d'une crevaison fatale. "Je ne regarde pas mes abandons ou ce qui a été perdu dans les deux dernières courses, je ne fais que regarder en avant les quatre prochaines courses, assure-t-il sur son site officiel. Je suis toujours troisième au classement général, et j'ai 20 points de retard sur le leader du championnat. C'est encore moins d'une victoire, à quatre courses de la fin, c'est vraiment rien. J'ai toujours couru avec mon coeur et rien ne changera cela." Rien, pas même visiblement ses performances en demi-teintes sur les circuits qui se profilent à l'horizon. "Je n'ai jamais gagné sur l'une de ces pistes, donc je vais être encore plus motivé que jamais", promet-il, avant d'en dire davantage sur le site officiel de son écurie. "Suzuka a un goût d'inachevé pour moi. J'ai fait de mon mieux l'année dernière, mais notre voiture n'était tout simplement pas assez rapide. Les deux premiers Grands Prix du Japon de ma carrière en Formule 1 ont eu lieu sur le circuit de Fuji. Cette année, j'ai besoin d'un bon résultat pour maintenir mes espoirs de titre sur la bonne voie, et ce sera ma priorité totale à partir du moment où je serai assis dans le cockpit, le vendredi matin." Fan de Suzuka Outre un Grand Prix du Japon qu'il compte certes à son palmarès mais qui s'était alors couru au Mont Fuji (2007), Lewis Hamilton n'a jamais réellement brillé au Brésil, théâtre pourtant de son sacre en 2008, et à Abu Dhabi, où il dut abandonner la saison passée. Or, l'intéressé ayant fait part dernièrement de sa volonté de s'imposer au moins une fois sur les circuits mythiques du championnat, Suzuka et Interlagos se trouvent plus que jamais dans la ligne de mire du Britannique. "Quand je suis arrivé à Suzuka pour la première fois l'an passé, j'ai compris qu'il s'agissait d'un des plus beaux circuits au monde. C'est un vrai circuit de pilotes - vous devez vous y plonger et être précis pour réussir là-bas ; il n'y a pas de place pour l'erreur non plus, pas de dégagements en asphalte et les barrières sont assez proches." En somme, Lewis Hamilton est bien décidé à stopper l'hémorragie ce week-end au Japon. "Ce n'est pas le moment de calculer, c'est le moment de se battre", claironne-t-il. Une philosophie partagée par son coéquipier Jenson Button, bon dernier du "club des cinq" et néanmoins toujours en lice pour décrocher la timbale. "Je pense que le championnat du monde reste complètement ouvert. Evidemment, il n'y a pas de marge d'erreurs, mais chacun des cinq pilotes peut encore s'emparer du titre, estime le champion du monde sortant. A condition de ne commettre aucune erreur, je sais que je peux gagner le titre. Je suis toujours aussi déterminé à garder le n°1 sur ma voiture en 2011." Les Red Bull et autres Ferrari n'ont qu'à bien se tenir !