Une diaspora toulousaine qui n'en finit plus de se réduire comme peau de chagrin, mais surtout un Imanol Harinordoquy, supplanté par Sébastien Chabal au poste de n°8: ce sont là les deux principaux enseignements du remaniement orchestré par Marc Lièvremont et son staff pour le test final face à l'Australie, samedi, au Stade de France. Une rétrogradation douloureuse pour le Basque. Décidément, il se passe toujours quelque chose en troisième ligne cet automne chez les Bleus. Après la polémique autour de l'éviction de Fulgence Ouedraogo pour affronter l'Argentine, devant son public de Montpellier, c'est Imanol Harinordoquy, qui a payé la note de la courte victoire face aux Pumas (15-9). Le Basque, remplaçant à La Mosson et entré en jeu en seconde période à la place de Sébastien Chabal, subit là le contrecoup du retour gagnant du Racingman en n°8, salué par le staff. "Il a montré qu'il n'était plus un impact player ou alors que l'impact dure longtemps", a dit Didier Retière. Mais plus encore le Biarrot est victime de son match médiocre face aux Fidji, très loin de son niveau du Grand Chelem. "C'est dur pour Imanol même s'il garde toute notre considération", a déclaré dimanche Marc Liévremont en conférence de presse à Montpellier, au moment d'annoncer les 23 qui défieront les Australiens samedi prochain au Stade de France. Le sélectionner du XV de France se justifie ensuite sur le remplacement d'Harinordoquy par Ouedraogo, "le joueur de rupture par excellence, chasseur de 10". Au sujet du grand Imanol, Lièvremont lâche: "Il sort de deux matches pas aussi aboutis. C'est dur pour lui, mais il a les épaules, l'expérience et l'assurance de notre confiance pour rebondir sportivement. Il était capitaine pour le premier match, remplaçant pour le deuxième. Là, il sort du groupe". Une rétrogradation difficile pour Harinordoquy, l'un des tauliers du groupe France. Une preuve supplémentaire aussi que la concurrence devient de plus en plus exacerbée à moins d'un an de la Coupe du monde et à six mois seulement de l'annonce du groupe des trente par Lièvremont. Pourtant, et à la différence de celui qui le remplace numériquement, "Hari" a la pudeur de garder son désarroi pour lui. Médard encore boudé Il préférera analyser les raisons de ce coup d'arrêt entre pépins physiques à répétition depuis dix mois et sa perte de repères à un poste de n°8, où il n'a évolué qu'à deux reprises avec le BO depuis le début de la saison pour permettre au jeune Lakafia de s'épanouir. Un sacrifice pour son club qu'il paye cher, très cher, et qui ne peut pas durer... Maxime Médard, lui, n'a sans doute pas autant de réponses à ses questions pour s'expliquer les raisons de son absence en cette troisième semaine. Auteur du seul essai dans le jeu de cet automne face aux Fidji, le Toulousain, boudé pour le défi australien au profit de Yoann Huget, prolonge, après les non sélections de Clerc et Poitrenaud, la coupe sombre dans les rangs toulousains à Marcoussis, au point que Yannick Jauzion reste l'unique rescapé du Stade au sein des lignes arrières (Servat et Dusautoir l'accompagnent chez les avants, ndlr). Un évènement dans l'histoire récente des Bleus (voir par ailleurs). "Maxime fait partie des joueurs que l'on envisageait, mais Yoann Huget mérite d'être revu sur son fort potentiel, insiste Lièvremont. Marc Andreu n'a pas non plus démérité. On connaît plus Max et on reste convaincu de son potentiel." L'intéressé a subi une éclipse internationale suffisamment longue pour préférer le démontrer... Le XV de France possible face à l'Australie: Porical - Andreu, Rougerie, Jauzion, Huget - Traille, Parra - Dusautoir (Cap.), Chabal, Ouedraogo - Pierre, Nallet - Mas, Servat, Domingo. Remplaçants: Ducalcon, Guirado, Thion, Bonnaire, Yachvili, Estebanez, Palisson. 23e homme: Schuster