"Face à l'indifférence notable, la peur des institutionnels à s'engager réellement, la honte pour certains à traiter ce sujet, nous devons nous rendre à l’évidence : nous ne parvenons plus à faire avancer notre combat contre l’homophobie." C'est par ces mots que le Paris Foot Gay a annoncé mardi sur Facebook qu'il mettait fin à son activité après douze ans d'existence. "A l'origine de la Charte contre l'homophobie dans le football, puis de celle étendue au sport en 2010 par la secrétaire d'Etat de l'époque Rama Yade, le Paris Foot Gay déplore que "ceux qui en avait pourtant le pouvoir" aient toléré des comportements à caractère homophobes dans les stades sans en "'Thiriez' les conséquences". Le PFG fait ici référence au président de la Ligue professionnelle de football (LFP), Frédéric Thiriez, et au dernier incident homophobe en date : les insultes dont a été victime Mathieu Valbuena lors du dernier OM-OL (1-1), le 20 septembre dernier.
"Le combat n'avance plus tellement, même plus du tout", a confié au micro d'Europe 1 Pascal Brethes, co-fondateur de l'association et membre de son conseil d'administration. "On a même le sentiment que ça devient de plus en plus frileux pour dénoncer l'homophobie dans les stades et ailleurs. (...) On arrive au constat qu'on ne peut plus avancer. C'est une passivité générale, du ministère des sports qui ne fait rien. Tous les voyants sont au rouge mais on ne fait que du bricolage." Pascal Brethes regrette l'absence de "volonté politique" mais également le laisser-faire des plate-formes de visionnage Youtube ou Dailymotion, qui permettent la diffusion de chants homophobes.
Le PSG chaleureusement remercié. Lors de son message posté sur Facebook, le Paris Foot Gay remercie ses mécènes (Agnès b., Philippe Starck), ses équipementiers (Baliston, Nike) et son président d'honneur, l'ancien président du PSG Alain Cayzac. Le club de la capitale a d'ailleurs droit à bel hommage de la part de son homologue. "Nous nous devons absolument de déclarer que sans le Paris Saint-Germain, jamais nous n’aurions pu réaliser ce fantastique parcours", dit le communiqué. "C’est le seul club professionnel à s’être engagé de façon aussi forte, à nous avoir soutenus courageusement et à nous avoir toujours ouvert ses portes et ce depuis 2004 !" Bordeaux, Montpellier, Auxerre ont également été des soutiens actifs de l'association. Déçu également par l'indifférence de la mairie de Paris, le PFG entend, par la dissolution de son association, "retrouver (notre) entière liberté de parole sans être obligés de composer en permanence avec les désirs de soi-disant partenaires" et annonce vouloir utiliser "les moyens de communication actuels afin de faire entendre nos humeurs".