Ibrahimovic est resté. Cavani est arrivé. Et le PSG dispose désormais de deux des meilleurs avant-centres du monde. Mais, à la pointe de l'attaque du club champion de France, il n'y a pas de place pour deux. Après presque trois mois de compétition, et à quelques heures du match à Anderlecht en Ligue des champions, Europe1.fr lance le débat sur le rendement des deux stars quand elles sont associées sur le terrain.
Le duo Ibrahimovic-Cavani vous a-t-il séduit depuis le début de la saison ?
"quand on voit les doublés qu’ils ont marqués samedi dernier face à Bastia (4-0), on ne peut être qu’admiratifs. Ce sont de très grands attaquants avec des qualités individuelles tout simplement incroyables. Là-dessus, il n’y a même pas de débat. En revanche, je suis beaucoup plus sceptique sur leur association. Dernier exemple, samedi après-midi au Parc des Princes. "Ibra" joue la première mi-temps et inscrit deux buts. Il est remplacé par Cavani en deuxième période qui plante aussi son doublé. Seuls en pointe, ils explosent. A deux, ce n’est pas aussi évident. Même si tu me diras qu’il faut leur laisser du temps..."
"même si les chiffres ne disent pas tout, Ibrahimovic et Cavani ont déjà marqué respectivement sept buts chacun toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. C'est vrai que le match face à Bastia, où ils ont marqué chacun un doublé quand l'autre était sur le banc, est presque caricatural au vu du scepticisme qui entoure leur association. Mais, comme on dit, abondance de biens ne nuit pas. Et le PSG, qui réalise le meilleur début de son histoire, le prouve un peu plus chaque semaine."
Le positionnement de Cavani semble poser problème...
"c'est bien là le principal souci. L'année dernière, Cavani excellait à la pointe de l'attaque de Naples. En véritable renard des surfaces, il était toujours bien placé. Au bon endroit au bon moment. A Paris, la donne est bien différente... Avec Ibrahimovic dans l'effectif, il ne peut pas espérer plus qu'un second rôle. Dans le nouveau schéma de Laurent Blanc (le PSG évolue actuellement en 4-3-3), Zlatan est une sorte d'électron libre. Il dézone en permanence et adresse au passage de plus en plus de passes décisives. Mais Cavani dans tout ça ? C'est à l'Uruguayen de se débrouiller comme il peut pour trouver sa place sur le terrain. Tant pis pour lui s'il n'est pas décisif. Ce fut criant face à Benfica, lors du dernier match de Ligue des champions (3-0). Et ce ne sera pas la seule fois..."
"certes, on peut s'interroger sur l'éventuel gâchis que représente le placement de Cavani sur le côté droit de l'attaque parisienne. Mais Laurent Blanc a trouvé l'équilibre en faisant évoluer son équipe en 4-3-3. Et il paraît totalement incongru d'imaginer faire évoluer "Ibra" autre part qu'au sommet de ce schéma. En sélection d'Uruguay aussi, Cavani peut être amené à évoluer sur un côté, Luis Suarez occupant la pointe de l'attaque. A la différence d'"Ibra", Cavani a cette faculté à pouvoir défendre dans un couloir. Samedi dernier contre Bastia, on l'a même vu venir obtenir une sortie de but alors qu'il évoluait en tant que seul n°9 ! Et puis, un schéma de jeu n'est pas figé dans le marbre. On peut très bien imaginer que Blanc modifie son dispositif tactique au fil des matches. Si, par exemple, le PSG venait à être mené au cours d'une rencontre, on peut très bien imaginer le PSG passer en 4-4-2 avec Ibrahimovic et Cavani associés devant. Ça avait été le cas pendant 20 minutes à Montpellier puis contre Ajaccio lors des deux premières journées de Ligue 1. Pour deux matches nuls."
Au-delà de leur comportement sur le terrain, n'existe-t-il pas un problème d’egos entre 2 des meilleurs attaquants au monde ?
J'aurais adoré voir la tête d'Ibrahimovic à l'arrivée de Cavani, l'été dernier. Le boss, c'est "Zlatan" et ce n'est même pas discutable. On se souvient très bien de sa période noire au Barça (2009-2011). Dans l'ombre de l'Argentin Lionel Messi, l'avant-centre suédois ne s'est jamais senti à l'aise en Catalogne. Depuis le début de la saison, "Ibra" ne cesse de répéter qu'il est très heureux pour l'équipe quand Cavani "score". Certes. Mais si l'Uruguayen devenait le "serial buteur", pas évident qu'Ibrahimovic le prenne très bien. Pour l'instant, les deux attaquants marquent autant. Pour l'instant...
Ibrahimovic, promu capitaine en l'absence de Thiago Silva, est clairement l'attaquant n°1 du PSG. Et ça, Cavani l'a sans doute compris dès son arrivée. Depuis le début de la saison, on ne l'a jamais vu ou entendu se plaindre de son placement et il s'est toujours mis "minable" pour son équipe, même si on l'a senti bien plus heureux en pointe, samedi, contre Bastia, que lorsqu'il évolue sur le côté droit. Mais cela n'a rien à voir avec "Ibra". Ce sont deux immenses compétiteurs, mais également deux garçons intelligents. Samedi, après le but fantastique de Cavani, le Suédois s'est levé, avec un immense sourire aux lèvres. Ce qui est rare chez lui ! C'est la preuve qu'il se sent bien et qu'il n'y a aucun conflit d'egos. A la rigueur, il peut y avoir émulation, notamment pour le titre de meilleur buteur, et ça, c'est tout bénéfice pour le PSG."