Si l'OM a réussi a faire match nul contre l'OL, dimanche soir, en infériorité numérique (1-1), le club phocéen risque de perdre gros sur un autre tableau : celui des sanctions. Simulacre de pendaison de Mathieu Valbuena, jets de projectiles divers et variés, dont des bouteilles en verre, et interruption de la rencontre pendant plus de vingt minutes : ces incidents, rarissimes dans l'histoire du football français, ne vont évidemment pas restés sans suite. Et, après avoir échangé quelques amabilités avec son homologue de l'Olympique lyonnais, le président de l'OM, Vincent Labrune, va devoir répondre désormais aux autorités du football français. Dès lundi, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, n'a d'ailleurs pas manqué de pointer du doigt la responsabilité du club. "Il y a eu une grave carence au niveau des palpations de sécurité", a ainsi relevé le boss de la LFP. "Le club aura à s'en expliquer".
Vers un huis clos partiel ou total. Et cela débutera dès jeudi, date à laquelle les dirigeants de l'OM sont convoqués pour s'expliquer devant la commission de discipline de la LFP. Le règlement de la Ligue est clair : il prévoit que le club qui reçoit a "l'obligation de garantir la tenue des rencontres dans de bonnes conditions au moyen, notamment, d'un système de protection des terrains". Et l'irruption en plein match de Compagnies républicaines de sécurité (CRS) au bord du terrain, comme ce fut le cas dimanche soir en deuxième période, n'en fait évidemment pas partie.
Des mesures conservatoires dès jeudi. Comme c'est le cas dans ce genre de dossier, aussi lourd que médiatique, une procédure disciplinaire va être ouverte contre le club, avant une éventuelle instruction. Compte-tenu de la gravité des faits, des mesures conservatoires devraient être prises dès jeudi, d'autant plus que l'OM a déjà été sanctionné, en début de saison, d'un huis clos partiel du virage Nord après l'emploi de fumigènes et le jet de projectiles (déjà) contre le PSG, en avril dernier (2-3), et que le virage Sud, lui, est sous le coup d'un sursis après les incidents contre Nice, le 23 janvier 2015... Il faudra ensuite attendre l'examen définitif du dossier, d'ici quelques semaines sans doute, pour connaître le sort réservé à l'OM.
L'éventail des sanctions est assez large : il va d'un simple rappel à l'ordre (improbable) à une radiation du club (encore plus improbable) en passant par un retrait de points (ce qui serait ennuyeux pour l'OM, qui en a déjà perdu pas mal sur le pré...). Si l'on s'en réfère aux récentes condamnations, contre l'OM mais aussi contre les clubs de Nice ou de Saint-Etienne par exemple, on devrait s'acheminer vers la fermeture du virage Sud, dont sont venues les bouteilles en verre et le fumigène qui a frôlé le Marseillais Michy Batshuayi, ou vers un huis clos total, pour une ou plusieurs rencontres. Les deux prochains matches du club marseillais à domicile, qui ne sont pas vraiment des affiches de gala (OM-Angers, le 27 septembre, et OM-Lorient, le 18 octobre) offrent une occasion idéale à la LFP pour sévir...