Quand le sport se met au service de la diplomatie. L'Inde a dominé le Pakistan, mardi, en demi-finale de Coupe du monde de cricket. Un match suivi par des centaines de millions de téléspectateurs. L’occasion aussi pour les deux pays d’un rapprochement diplomatique.
Récupération politique
Le Premier ministre indien Manmohan Singh et son homologue pakistanais Yusuf Raza Gilani étaient côte à côte dans le stade de Mohali, situé dans l'Etat indien du Pendjab frontalier du Pakistan. Les deux hommes se sont levés pour l'hymne national de leur pays respectif avant de descendre ensemble sur le terrain échanger des poignées de main avec les joueurs.
L’événement fait date. Les deux hommes ne s’étaient pas rencontrés depuis avril 2010. En invitant son homologue pakistanais, le Premier ministre indien a fait un grand pas. C’est la première fois qu’un chef d'Etat indien utilise un match de cricket pour tenter de réchauffer les relations diplomatiques.
L’histoire des deux pays est entachée de conflits très durs. L'Inde et le Pakistan se sont livrés à trois guerres sanglantes, dont deux sur le Cachemire, avant de réamorcer en 2004 un difficile processus de paix. En 2008, les attentats de Bombay attribués à un commando islamiste basé au Pakistan avaient fait 166 morts.
Dispositif de sécurité exceptionnel
De son côté, la presse indienne a tenté mercredi de recadrer l'enjeu du duel: "Profitez du match, ce n'est pas la guerre !", clamait en Une le quotidien populaire indien Mail Today. "Ce n'est qu'un jeu !", tempérait également l'Hindustan Times.
Pour cette rencontre, un dispositif de sécurité exceptionnel avait été déployé. Près de 2.000 policiers et paramilitaires se sont positionnés autour du stade Mohali. Et pour cause, il s'agit de la première rencontre sportive entre les deux pays sur le sol indien depuis les attentats de Bombay.
Les deux équipes ont chacune remporté une Coupe du monde (l’Inde en 1983 et le Pakistan en1992). L'Inde tentera d'en remporter une deuxième, samedi, à Bombay, face au Sri Lanka.