JO-2020 : ce sera Istanbul ou Tokyo

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La désignation de la ville hôte des JO d'été 2020 aura lieu samedi vers 22 heures à Buenos Aires.

Samedi soir, en conclusion de la 125e session du CIO, qui se tient à Buenos Aires, en Argentine, on connaîtra le nom de la ville qui accueillera en 2020 les Jeux olympiques d'été. Trois capitales étaient en compétition, elles ne sont plus que deux après un premeir tour de scrutin : la Turque Istanbul et la Japonaise Tokyo. L'Espagnole Madrid a été éliminée. Tour d'horizon des forces et faiblesses des trois candidatures

Les finalistes :

Istanbul, capitale de la Turquie

Comme Rio avant elle, Istanbul peut profiter de la prime à la nouveauté. En effet, aucune ville n'a jamais accueilli de JO dans cette région du monde, et a fortiori aucune ville turque. De la même façon, aucun pays à majorité musulmane n'a jamais accueilli les Jeux. La position géographique d'Istanbul, qui fait le lien entre Europe et Asie, pourrait être un plus indéniable dans l'esprit des membres du CIO. Les responsables de la candidature se targuent également de vouloir laisser un véritable héritage à la ville - avec 70% des infrastructures à construire -, un désir auquel les jurés sont toujours très sensibles. Le soutien populaire peut également jouer en sa faveur. Car Istanbul a envie de ses Jeux. La preuve : c'est la cinquième fois qu'elle présente un dossier.

La candidature d'Istanbul a perdu de sa superbe en juin dernier avec l'agitation sociale qui a gagné le pays et la vague de répression qui a suivi. Les autorités olympiques craignent de voir se renouveler un scénario identique à celui du Brésil, où le coût des JO a été fortement critiqué dans la rue lors de la dernière Coupe des confédérations de football. Par ailleurs, le CIO a forcément été sensible à la suspension pour dopage de... 31 athlètes turcs avant les Mondiaux d'athlétisme. La Turquie entend faire de ce scandale un argument : voyez comme la lutte antidopage est efficace... Le CIO l'entendra-t-il ?

Tokyo, capitale du Japon

Pour sa défense, Tokyo avance d'abord sa puissance économique, la troisième au monde, et sa grande maîtrise des technologies, via notamment le symbole du robot astronaute Kirobo, parti sur la station spatiale internationale. Tokyo, par la voix notamment de son Premier ministre, Shinzo Abe, insiste également sur son réseau de transports, performant, et sur l'efficacité des ses constructions. En dehors des qualités techniques de son dossier, de loin le plus solide selon les spécialistes, Tokyo, qui se présente pour la troisième fois de rang, entend également faire de sa candidature celle de la renaissance après le tsunami et l'incident nucléaire de 2011. La ville pourrait également bénéficier de la règle d'alternance des continents (est-elle encore suivie ?) puisque l'Europe a accueilli les Jeux en 2012 (Londres) et l'Amérique les accueillera en 2016 (Rio). Enfin, la cité nipponne peut faire valoir son expérience, elle qui a déjà organisé l'événement. C'était en 1964.

le principal point faible de la candidature de Tokyo porte un nom : Fukushima. Le CIO est en effet inquiet des conséquences des dernières fuites radioactives observées au niveau de la centrale nucléaire. Conscients de cette faiblesse, les responsables de la candidature s'attachent depuis à montrer que le risque est nul. >> A LIRE : Comment Tokyo cherche à faire à oublier Fukushima

Eliminée au premier tour de scrutin :

Madrid, capitale de l'Espagne

Alors que Madrid était annoncée perdante presque à coup sûr, le passage du prince Felipe devant les membres du CIO a marqué les esprits : il a défendu une candidature "évidente", chaleureuse et au coût réduit. Habituée à l'organisation de grandes compétitions, Madrid disposerait déjà de 80% des infrastructures nécessaires et aurait moins d'un milliard et demi d'euros à mettre sur la table, soit bien moins que ses deux rivales. Le CIO étant sensible à cette logique de réduction des coûts, l'aspect "low cost" de Madrid a de quoi séduire... Le prince n'est pas le seul à avoir apporté un soutien très médiatique à la candidature de "Madrid 2020" : c'est le cas du basketteur Pau Gasol ou du pilote de F1, Fernando Alonso. La star du Barça, Lionel Messi, pourtant porte-étendard de la Catalogne toute la saison, a lui aussi affiché sa préférence pour la candidature de Madrid, lui qui tourmente si souvent le Real... Mais, plus important, Madrid bénéficie au sein-même du CIO d'un vaste réseau de soutien parmi les votants, que Juan Antonio Samaranch, ancien président de la vénérable institution, a incarné et continue d'incarner. A 89 ans. Troisième du vote en 2012, deuxième en 2016, Madrid n'attend plus désormais que la première place...

Si le principal point faible d'Istanbul est politique, celui de Madrid est économique. En effet, le pays est en pleine récession et le taux de chômage atteint les 27%... A noter aussi que l'Espagne, via Barcelone, a accueilli les Jeux il y a (relativement) peu de temps, en 1992.