"A partir du 7 janvier, toutes les unités chargées de la sécurité des participants et des invités aux Jeux olympiques seront prêtes à intervenir à tout moment." La phrase est signée du ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov. Elle traduit bien l'ambition des autorités de sécuriser un pays meurtri par le double attentat des 29 et 30 décembre à Volgograd, à 700 kilomètres de Sotchi.
Ces mesures, les plus fortes que le monde olympique ait jamais connues, étaient prévues de longue date, la menace terroriste étant vive depuis plusieurs années en Russie. En juillet dernier, le chef de la rébellion islamiste du Caucase, Dokou Oumarov, avait ainsi appelé à empêcher la tenue des Jeux de Sotchi "par tous les moyens".
37.000 hommes mobilisés. Quelque 37.000 policiers et des unités de l'armée de terre russe vont être mobilisés pour assurer la sécurité des Jeux, le plus grand événement international organisé par la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991. Il s'agit également d'un rendez-vous important pour le président russe Vladimir Poutine, qui a beaucoup œuvré pour leur obtention et qui entend faire de ces Jeux une vitrine pour son pays. Le dispositif de sécurité mis en place, contrôlé par le puissant Service fédéral de sécurité (FSB), est encore plus sévère que celui en vigueur pendant les JO d'été de Pékin en 2008. Il sera maintenu jusqu'au 23 mars, soit une semaine après la fin des Jeux paralympiques, qui auront lieu du 7 au 16 mars, également à Sotchi.
Surveillance à terre et dans les airs. L'armée de terre russe va participer aux opérations de sécurité durant les préparatifs mais également pendant le déroulement des Jeux olympiques. Les militaires disposeront de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. La surveillance va également s'effectuer depuis le ciel avec un système par satellite, ainsi qu'avec des dizaines de drones. Par ailleurs, la Russie va surveiller toutes les communications grâce à un système qui permet au FSB d'accéder à tous les échanges téléphoniques et sur l'internet, dont l'existence a été révélée fin 2013 par deux journalistes russes.
Un accès à la ville filtré. Depuis mardi, l'accès à la ville de Sotchi est filtrée. Ainsi, 12.000 véhicules seulement ont reçu l'autorisation d'entrer à Sotchi: 3.000 pour livrer des biens de première nécessité, et 9.000 pour accéder aux sites olympiques, selon la chaîne de télévision russe Vesti. Et, en ville, des "voies olympiques" réservées aux véhicules ayant une autorisation ont été mises en service, les contrevenants risquant une amende de 5.000 roubles, soit 110 euros environ. Outre le transport routier, la navigation en mer Noire a également été limitée.
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