JO : un écolo russe envoyé en camp

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avec AFP , modifié à
SANCTION - Un militant écologiste, critique vis-à-vis des Jeux, a été condamné à trois ans de camp.
Militant écologiste (930x620)

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Il s'appelle Evgueni Vitichko. Il est géologue et membre d'une association régionale de défense de l'environnement du Caucase du Nord (EWNC). Mercredi, un tribunal de Krasnodar a rejeté son appel et il a été condamné à trois ans de camp. Son crime ? Avoir percé une clôture installée dans une zone protégée en 2012. Selon l'ONG, cette clôture avait été installée dans la forêt autour d'une résidence appartenant au gouverneur de la région de Krasnodar, Alexandre Tchakev. Condamné d'abord à une peine avec sursis, le militant a vu l'an dernier sa peine commuée en prison ferme pour manquement à ses obligations judiciaires. Lui explique seulement ne pas s'être présenté à deux de ses six convocations devant la justice.

Une interpellation qui interpelle. Evgueni Vitichko, qui a comparu mercredi par liaison depuis la prison de Touapse, ville voisine de Sotchi, avait été laissé en liberté jusqu'au jugement en appel. Mais, à quelques jours du début des Jeux olympiques, le militant a été interpellé et condamné à une peine de 15 jours de détention pour "hooliganisme". Il est accusé d'avoir proféré des insultes dans les transports en commun.

Les ONG dénoncent un acharnement. Pour les ONG, on a voulu faire taire Evgueni Vitichko. "L'affaire Vitichko est depuis le départ fondée sur des mobiles politiques", a dénoncé Ioulia Gorbounova, de Human Rights Watch. "Quand les autorités ont continué à le harceler, il est devenu clair qu'elles essayaient de réduire au silence et de punir certaines personnes critiquant avec persistance les préparatifs des JO."

Village olympique à Sotchi 2 (930x620)

Un militant critique des JO. Car Evgueni Vitichko n'a pas seulement percé une clôture. Il a également travaillé avec son association EWNC à un rapport sur les violations observées au moment des gigantesques travaux en vue des Jeux. Publié mercredi, le rapport éreinte le président russe Vladimir Poutine. "Au nom des ambitions d'un seul homme, qui a décidé d'entrer de la sorte dans l'histoire, la nature unique du Caucase de l'Ouest, des centaines de milliards issus du budget, les intérêts de centaines de milliers d'habitants de Sotchi victimes des Jeux olympiques, la législation environnementale russe (...) ont été jetés au feu", écrivent ses auteurs dans l'introduction de ce rapport. Depuis le mois de novembre, au moins six militants d'EWNC ont été placés en détention. Mardi, Amnesty International a appelé le président du Comité international olympique, Thomas Bach, à dénoncer le "harcèlement des écologistes". Sans, pour le moment, obtenir de réponse.

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