Il s'était lui-même privé de micro. Laurent Jalabert, dont le nom figurait sur la liste des coureurs convaincus de dopage à l'EPO en 1998 mise à jour par la commission d'enquête sénatoriale en 2013, avait décidé de ne pas commenter le Tour de France 2013 pour France Télévisions. Huit mois plus tard, l'ancien champion, vainqueur du Tour d'Espagne 1995, a décidé d'effectuer son retour à l'occasion de Paris-Nice, qui débute dimanche. "Il n'y a jamais eu de poursuite ni judiciaire ni sportive", a déclaré Jalabert, vendredi, au micro de RTL, radio dont il est également consultant.
Remonté contre les "accusations". "Je comprends qu'il y ait des soupçons. Il y a des accusations", a souligné Jalabert, qui estime avoir été victime d'un "procès médiatique". "Quatre jours avant le départ du Tour de France, on m'accuse de dopage en 1998 sur des tests pratiqués à titre expérimental en 2004. En 1998 (ici avec le maillot de champion de France, photo), je suis cycliste, je suis contrôlé, je suis négatif. En théorie, les échantillons sont détruits, là ils sont conservés pour des expériences et analysés en 2004. On n'a connu visiblement le résultat qu'en 2013, d'où ma surprise et celle des suiveurs du cyclisme : pourquoi, si ce n'est pour taper sur le vélo encore une fois à quatre jours du départ du Tour ?", s'interroge-t-il. Les échantillons prélevés sur le Tour 1998, à une époque où l'EPO n'était pas décelable dans les urines, avaient été conservés par le laboratoire de Châtenay-Malabry et réanalysés en 2004 de manière anonyme. Dans le cadre de son enquête, la commission d'enquête sénatoriale avait ensuite fait le rapprochement entre ces tests antidopage et les procès-verbaux de l'époque.
En 1998 avec Manolo Saiz. Outre Jalabert, le rapport de la commission d'enquête du Sénat sur la lutte contre le dopage laissait apparaître que de nombreux coureurs avaient eu recours au dopage à l'EPO sur le Tour 1998, à commencer par les deux premiers de l'épreuve, l'Italien Marco Pantani et l'Allemand Jan Ullrich, ainsi que l'Italien Mario Cipollini, l'Allemand Erik Zabelou encore l'Espagnol Abraham Olano. A l'époque, Jalabert roulait pour l'équipe espagnole Once, dont le sulfureux manager, Manolo Saiz, a été cité dans l'affaire Puerto, avant d'être acquitté de toutes les charges. En 1998, Jalabert avait quitté le Tour avant son terme, en même temps que l'ensemble de l'équipe Once.
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