Si Christophe Galtier, l'entraîneur de Saint-Étienne, fait ce qu'il a dit en conférence de presse, Stéphane Ruffier sera titulaire contre Bordeaux, mercredi soir, à Geoffroy-Guichard, en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue. Encore une fois donc, Jérémie Janot prendra place sur le banc de touche. Une situation que le gardien emblématique des Verts accepte bon gré mal gré depuis le début de la saison. Mais jusqu'à quand ? Jérémie Janot est prêt à tout par amour. La preuve ! Cet été, il a été "trompé" par son club de coeur, Saint-Étienne, où il joue depuis 1996. Les dirigeants de l'ASSE lui ont fait un bébé dans le dos, en recrutant pour quatre années Stéphane Ruffier de Monaco. "Prendre Ruffier est une belle idée, a admis Grégory Coupet, formé dans le Forez, à nos confrères du bi-hebdomadaire France Football. Mais j'ai l'impression que Janot a été mis devant le fait accompli. Et dans ces moments-là, on peut estimer qu'il aurait pu y avoir une conversation en amont. Janot aurait ainsi pu prendre ses dispositions pour envisager de partir, ou anticiper cette décision et appréhender la situation d'une meilleure manière. Tout le monde s'accorde à dire que Stéphane est un très bon gardien, mais Jérémie n'est pas n'importe qui non plus. Par rapport à la fidélité qu'il a prouvée au club, il méritait une autre considération et un discours plus clair." Si les co-présidents Bernard Caïazzo et Roland Romeyer ont, semble-t-il, manqué de transparence envers Jérémie Janot, le discours de Christophe Galtier a, lui, toujours été clair, net et précis. Tout du moins devant les journalistes. Et à un instant T. "Stéphane Ruffier sera le numéro un, faisait savoir le technicien stéphanois, au moment où l'international français (1 sélection) débarquait dans la Loire. Je sais qu'autant Jérémie que Jessy (Moulin, ndlr) pourront être de bonnes doublures, mais peut-être que l'un des deux, voire les deux, voudront avoir du temps de jeu et aller voir ailleurs". Moulin a, en effet, été prêté à Clermont en Ligue 2. Janot, pour sa part, n'a pas été voir ailleurs. Pourtant, Evian-Thonon et Dijon lui ont fait du rentre-dedans. Mais, aux yeux du natif de Valenciennes, coqueluche du public du stade Geoffroy-Guichard, on n'efface pas 340 matches sous le maillot des Verts comme cela. Il devrait d'ailleurs rester à Saint-Étienne après sa carrière, pour devenir entraîneur des gardiens. On dit souvent que de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. Un pas que, à l'heure actuelle, Jérémie Janot n'a pas franchi. Par amour, donc. Par fierté, aussi. "Je vais essayer d'être le meilleur possible, afin de créer une émulation et que le grand vainqueur soit l'ASSE, a-t-il confié, à RMC. Je ne voulais pas parler pendant le mois d'août, pour ne pas mettre de pression sur Stéphane. La presse l'a fait à ma place. Il n'y a aucun problème avec Stéphane. Le club a pris un gardien qui est de dix ans mon cadet (Ruffier a 24 ans), qui est dans les quatre meilleurs portiers français. Être numéro deux, c'est difficile. Ce sont les aléas d'une carrière. Je n'allais pas rester numéro un pendant encore quarante ans..." Probablement. En attendant, Janot, dont le palmarès reste vierge "mis à part" deux titres de champion de France de L2 (1999 et 2004), soufflera sa trente-quatrième bougie en octobre prochain. Et Galtier ne lui fera pas de cadeau en avance puisqu'il a décidé de titulariser Ruffier face à Bordeaux, mercredi soir, en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue.