Chantal Jouanno n'est pas sélectionneur de l'équipe de France mais elle a sa petite idée sur les joueurs qu'elle ne voudrait plus voir en Bleu. Vendredi, le président de la Fédération française de football (FFF), Fernand Duchaussoy, a estimé que Patrice Evra pourrait rejoindre les Bleus après avoir purgé sa suspension. Des propos qui n'ont pas plu à la ministre des Sports. "Je ne comprends pas qu'on laisse entendre que les meneurs de la fronde en Afrique du Sud puissent être réintégrés", a-t-elle indiqué au journal L'Equipe samedi.
Evra directement visé
Les "mutins" ont purgé leur sanction mais Chantal Jouanno n'est pas prête pour autant à passer l'éponge. Alors que Laurent Blanc annoncera jeudi sa liste pour le match amical contre le Brésil, la ministre des Sports s'est montrée intransigeante. "Indépendamment de leurs qualités, qu'il reviennent serait inadmissible", a-t-elle estimé. Et de poursuivre : "on ne peut pas faire honte à la France et prétendre ensuite rejouer en équipe de France".
Vendredi, le "boss" de la FFF avait laissé entendre que Patrice Evra pourrait rejouer avec les Bleus. "Il a purgé sa peine", a expliqué Fernand Duchaussoy avant d'enfoncer le clou : "ce n'est pas une peine à vie, cela n'existe pas dans le football".
La fin des primes
Chantal Jouanno a avancé comme argument la baisse de 8% du nombre des licenciés recensés à la FFF depuis le 30 juin dernier. Elle veut redonner une nouvelle image au football français. Hors de question donc de reprendre les meneurs de Knysna. "Je suis certaine qu'il existe d'autres talents qui n'ont pas sali la France et qui attendent qu'on leur donne leur chance", a conclut la ministre des Sports.
Le syndicat des joueurs, l'UNFP, a critiqué la prise de positions de Chantal Jouanno. Même François Hollande, l'ancien premier secrétaire du PS, a dénoncé cette ingérence. L'ex-patron du PS a jugé que ce n'était "pas au gouvernement" de décider de la composition de l'équipe de France.
Interrogée par le quotidien L'Equipe, Chantal Jouanno en a aussi profité pour critiquer la gestion de Fernand Duchaussoy dans l'affaire des primes. "Si le président ne s'occupe pas jusqu'au bout du règlement de ce fiasco en Afrique du Sud, alors il y a un problème". Et de conclure : "tout doit être réglé avant France-Brésil, le 9 février". Vendredi, le président de la FFF a reconnu que sept mondialistes n'ont toujours pas renoncé à leurs primes.