Deux jours après le début de la polémique née de ses propos sur les joueurs africains, l'entraîneur des Girondins de Bordeaux Willy Sagnol a pris la parole, jeudi, en conférence de presse. "Si par manque de clarté et ma sémantique imparfaite, j’ai pu faire que des personnes se sont senties choquées, humiliées ou blessées, j’en suis désolé", a expliqué Sagnol, qui a insisté sur ses "convictions humanistes". J'ai tenu ces propos dans un cadre sportif, nullement politique ou sociétal." L'ancien sélectionneur des Espoirs a détaillé le sens à donner à ses formules. "Lorsque j'ai parlé de l'Africain moins cher et prêt au combat, je voulais juste parler du jeune Africain qui arrive en Europe, avec toute sa volonté de réussir, et souvent pour échapper à une situation précaire", a-t-il souligné. "L’intelligence que j’ai évoquée était l’intelligence tactique. Il se trouve que la formation dispensée en Afrique, sans doute par manque d’infrastructures, est moins complète qu’en Europe."
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Sagnol se paie Thuram. Les propos de Sagnol, qui opposaient le profil du "joueur typique africain" et d'autres qualités comme la technique, l'intelligence et la discipline, avaient suscité les réactions outrées des associations contre le racisme et les discriminations. "J’ai 37 ans, dont 32 passés dans des vestiaires de foot", a argumenté Sagnol. "Je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit. Malheureusement, ce débat dénué de toute origine de couleur ou de religion, a été déplacé sur la scène politique. Je regrette que ces gens ne regardent pas tous les propos. Notamment quand je dis : une équipe de foot c'est comme la vie, comme la France, c'est un mélange". Sagnol a notamment égratigné son ancien coéquipier Lilian Thuram, qui avait été le premier, sur Europe 1, à critiquer le discours de Sagnol. "Concernant Thuram, je ne ferai aucun commentaire. Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas entendu. La dernière fois, ce n'était pas pour des bonnes choses." En octobre 2013, il avait été condamné à un rappel à la loi après une accusation de violences conjugales sur sa compagne, Karine Le Marchand.
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Il cite un texte de l'ancien joueur camerounais Patrick MBoma. Sagnol reconnaît avoir passé 48 heures difficiles mais explique avoir reçu le soutien d'un nombre incalculable de personnes, de ses joueurs, de gens du foot, d'autres sports, de la politique et très haut placés, avec des mots différents mais qui exprimaient tous la même idée : 'nous ne comprenons pas cette polémique'." Le coach des Girondins a conclu son intervention d'une grosse dizaine de minutes par la lecture de l'extrait d'un post de blog de l'ancien international camerounais Patrick MBoma.
"Mon débat du jour n’est pas sur la gestion globale du football du Vieux Continent - on débattra là-dessus une autre fois - mais plutôt sur les aspects techniques, voire tactiques, qui font qu’on reconnait spécifiquement un Africain", dit le texte de MBoma. "Les qualités dominantes et reconnues sont la technique individuelle, la puissance athlétique, l’agilité... Les lacunes sont généralement d’ordre tactique, domaine où la discipline et la concentration font défaut. Alors que doit-on faire ? Permettre aux Occidentaux de dénaturer nos joueurs ? Les laisser leur inculquer le "tout-tactique" et les soumettre au "lâche ton ballon" ? J’opterai pour ma part pour une évolution dans la formation de nos jeunes élites." Après avoir lu ce texte, Sagnol a répondu aux questions sur le match de son équipe à Lens, samedi (17h00). Pour lui, le débat est clos.