Quel est le point commun entre Michael Phelps, Andy Murray, Stephen Curry et Teddy Riner, en dehors, bien sûr, d'un palmarès long comme le bras ? Depuis mercredi, ces quatre athlètes, références absolues dans leur sport, sont sous contrat avec la marque américaine Under Armour (UA pour les intimes).
Vous ne la connaissez pas encore ? C'est peut-être le signe qu'elle a fait le bon choix en optant pour un partenariat avec Tedy Riner qui, lui, est très connu, et même aimé puisqu'il est, selon un récent sondage du Journal du dimanche, la quatrième personnalité préférée des Français. Under Armour, qui se considère encore de son propre aveu comme une "start-up" en France, est le troisième équipementier au monde derrière l'Américain Nike et l'Allemand Adidas et pèse quand même 4,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Très fier de rejoindre la famille @UnderArmourFR ! Prêt à continer l'aventure avec cette super marque et à tout donner ! #TeamUA#IWILLpic.twitter.com/jL8kk2ooyK
— Teddy Riner (@teddyriner) 15 février 2017
La fédération sous contrat avec Mizuno. L'information aurait pu ne pas dépasser le simple marketing sportif mais il y a un hic. En effet, Riner ne doit pas seulement être l'ambassadeur n°1 de la marque en France, il entend également porter ses kimonos en compétition. Problème, la fédération française de judo (FFJ), pour laquelle il combat dans les compétitions internationales, a signé à l'automne dernier avec un autre fournisseur, le Japonais Mizuno. "Il n'y a pas de conflit, sachez-le. Il n'y aura pas de conflit parce que j'ai toujours été main dans la main avec ma fédération", a insisté Riner, mercredi, lors de la présentation presse de son partenariat. "Il y a juste une discussion ouverte par rapport aux kimonos." Selon le quotidien L'Équipe, des négociations seraient déjà en cours entre les deux parties et "du côté de Mizuno, on serait prêt à accepter que soit apposé le nom de Under Armour sur le côté droit de la veste du kimono". "On dit beaucoup que c'est moi, mais ce sont tous les athlètes qui sont concernés parce qu'aujourd'hui ils aimeraient bien signer leur propre équipementier", a ajouté Riner.
Pourquoi Mizuno devient Partenaire de la Fédération Française de Judo https://t.co/HbyfZKL1bFpic.twitter.com/y7agKT5ryu
— Remi Fructus (@remifructus) 13 février 2017
En effet, Riner n'est pas seul dans sa lutte, et d'autres judokas tricolores aimeraient opter pour un autre kimono que ceux fournis par Mizuno. Selon L'Équipe, c'est le cas par exemple de Clarisse Agbegnenou, médaillée d'argent lors des derniers Jeux olympiques, qui a décidé de rester avec Double-D, société à laquelle Adidas a délégué sa licence monde pour les sports de combat et qui était l'ancien partenaire de la Fédé avant l'accord avec Mizuno. Une simple question de siglage ? Pas seulement. En effet, certains judokas français seraient assez critiques envers les premières livraisons des kimonos Mizuno - d'autres, de meilleure qualité, devraient arriver sous peu -, qui seraient trop souples et favoriseraient les prises au col.
"Les sélections s'accompagneront du port du kimono Mizuno". "Interrogé par L'Équipe, Guillaume Gay, responsable chez Mizuno du département judo France, tient un discours plutôt ferme : "Tous les partenariats sont envisageables. Sauf dans le cadre de l'équipe de France. Les sélections s'accompagneront du port du kimono Mizuno. C'est la règle." Mais la défense s'organise et l'avocate de Riner serait déjà prête à mettre en avant qu'aucune convention personnalisée n'a été signée entre son client et la FFJ, comme c'est désormais… la règle. Un épisode judiciaire n'est donc pas à exclure. Mais les deux parties, la FFJ d'un côté, et ses meilleurs judokas de l'autre, Riner en tête, ont tout intérêt à ce que l'affaire des kimonos ne se règle pas devant des robes d'avocats…