Nikola Karabatic n'est pas rassasié. A 30 ans, la star du handball tricolore va entamer le 16 janvier prochain sa 16e grande compétition internationale avec les Bleus, le championnat du monde au Qatar. Il a tout gagné, et même plusieurs fois : l'or olympique (deux fois), le titre de champion d'Europe (trois fois) et celui de champion du monde (deux fois). Aujourd'hui, il part à la conquête au Qatar d'un troisième titre mondial en quatre éditions (la France avait fini 6e en 2013, ndlr). Mais quel est le secret de la réussite de cette équipe de France-là ? "On a la chance d'avoir une génération de joueurs incroyables, au-dessus du lot !", a reconnu Karabatic au micro d'Europe 1 matin. "Ils ont beaucoup d'expérience, ils font partie des meilleurs joueurs du monde, ils ont joué dans les meilleurs clubs du monde avec les meilleurs entraineurs, ils ont beaucoup appris, beaucoup apporté à cette équipe de France !" Le demi-centre tricolore n'oublie pas de souligner le travail exceptionnel réalisé par Claude Onesta, le sélectionneur en poste depuis 2001.
"Claude Onesta nous a laissé beaucoup de liberté, il a vu qu'on s'entendait très bien ensemble, qu'on était sur la même longueur d'ondes. On a réussi à travailler en osmose et à nous remettre en question après chaque titre, à ne pas prendre la grosse tête." Les Bleus tenteront de remporter leur cinquième titre mondial (un record) au Qatar, lors de la première compétition d'envergure organisée par l'Emirat. "Il va faire beau mais on ne va pas trop sortir. Au Qatar, la vie reste quand même dans les hôtels", sourit "Niko". "Mais c'est excitant d'être les premiers à jouer un Mondial au Qatar, de voir comment ça va être organisé, s'ils vont réussir à remplir les salles..." La France, championne d'Europe en 2014, a un premier tour abordable, avec la Suède, l'Algérie, la République tchèque, l'Egypte et l'Islande.
Nikola Karabatic souligne le talent d'"une génération incroyable" :
L'affaire des paris : "ce n'était pas un moment agréable". En cas de qualification, les Bleus ne pourront retrouver les tenants du titre espagnols qu'au stade des quarts de finale. L'Espagne, c'est le pays que Karabatic a choisi de rejoindre en 2013 après un passage de six mois à Aix à la suite de l'affaire des paris. Plus de deux ans plus tard, le champion commence à diriger cet épisode, qui n'est toujours pas réglé judiciairement. "Ce n'était pas un moment agréable mais ce n'est pas encore fini : je veux montrer à tout prix que ce n'était pas une tache, j'ai encore le droit à la présomption d'innocence", insiste Karabatic. "On ne sait pas encore s'il y aura un procès. Je pense qu'on a passé le plus dur : ça a commencé depuis plus de deux ans, je me suis habitué petit à petit, j'arrive à relativiser et passer au-dessus. Je pense que ça m'a rendu plus fort, ce sont des étapes dans la vie d'un homme."
Les étapes ne devraient pas manquer dans les mois à venir pour le Karabatic joueur, avec ce Mondial au Qatar, puis les Jeux olympiques de Rio et enfin le Mondial 2017 en France. "Ce serait pour moi une première, jouer une grande compétition dans mon pays. J'ai vraiment hâte d'y être. Il me restera aussi quelques belles années avec mon club, je ne sais pas lequel ce sera à ce moment-là... Mon vrai but, c'est être indépendant financièrement à la fin de ma carrière. D'avoir bien géré mon argent et faire ce qui me plaît : la télé, la musique, le cinéma. Beaucoup de choses me plaisent." A commencer, évidemment, par gagner sur un terrain de hand.
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