Un directeur de journal, un rédacteur en chef et un journaliste, tous trois arrêtés pour atteinte aux bonnes mœurs. Cela se passe en Tunisie, où les autorités n'ont guère goûté que le quotidien Ettounsia reprennent les photos érotiques publiées dans la magazine GQ où le milieu de terrain du Real Madrid Sami Khedira pose avec sa compagne dénudée.
"J'en ai entendu parler jeudi soir et je trouve triste et malheureux que de telles choses se produisent," a déclaré dimanche dans le quotidien Bild le joueur allemand, dont le père est tunisien. "Je respecte les différentes religions et les croyances de chacun mais je ne comprends pas qu'on ne puise pas s'exprimer librement."
RSF dénonce une "hypocrisie"
Si les deux journalistes ont été libérés, le directeur du journal tunisien, Nasreddine Ben Saïda, a lui été maintenu en détention.
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé samedi sa libération immédiate, dénonçant "l’hypocrisie d’une telle réaction" et appelant "l’ensemble de la classe politique à exiger l’application du code de la presse et à se mobiliser pour protéger les médias, garants de la démocratie et du pluralisme". Selon RSF, Nasreddine Ben Saïda, qui a entamé samedi une grève de la faim illimitée, encourt de six mois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 120 à 1.200 dinars, soit environ de 60 à 600 euros.