La Ligue des champions reprend ses droits, mardi, avec une affiche qui fleure bon le premier tour, voire le tour préliminaire. Et pourtant, Lyon-Apoel Nicosie est bien un huitième de finale. Bien que miraculeuse cette saison, la présence de l'OL dans le Top 16 est habituelle. En revanche, ce n'est pas le cas de celle de l'Apoel Nicosie, premier club chypriote à atteindre ce stade de la compétition. Présentation à quelques minutes du coup d'envoi (20h45).
Un parcours de combattants. Le parcours de l'Apoel Nicosie en Ligue des champions a commencé le 13 juillet 2011, sur la pelouse du Skënderbeu, en Albanie. Huit mois plus tard, les joueurs chypriotes sont toujours là, après être passés par deux tours de qualification (Skënderbeu et le Slovan Bratislava), un de barrages (Wisla Cracovie) et une phase de poules assez ardue. Les champions de Chypre sont en effet sortis en tête d'un groupe comprenant trois des quatre derniers vainqueurs de la Ligue Europa (FC Porto, Zénith Saint-Pétersbourg et Chakhtior Donetsk). Un sacré tour de force. C'est également la première fois dans l'histoire de la C1 qu'un club issu d'une île autre que la Grande-Bretagne atteint les huitièmes de finale.
Une colonie brésilienne. A l'instar des clubs russes ou ukrainiens, l'Apoel s'est appuyé sur l'arrivée massive de plusieurs joueurs brésiliens pour donner une touche technique à son collectif. En tout, ils sont six Auriverde dans l'effectif. Et l'on est très lusitanophone à Nicosie puisque quatre joueurs portugais figurent également dans le groupe, dont la nouvelle recrue Helder Sousa, 34 ans, acheté 200.000 euros à l'Olympiakos Nicosie. Pas vraiment l'exemple d'un recrutement pharaonique. Avec 17 millions de gains en Ligue des champions, l'Apoel a déjà gagné davantage que son budget annuel, qui est de 12 millions d'euros. Soit dix fois moins que celui de l'OL.
Un engouement de folie. L'Apoel, acronyme de "club athlétique de football des (chypriotes) grecs" est proche de la communauté grecque de l'île et plutôt ancré à droite. Mais, fort de son parcours exceptionnel sur la scène continentale, c'est aujourd'hui tout Chypre qui vibre aux exploits du club. Mardi, à Gerland, les supporters chypriotes devraient même rivaliser avec les Bad Gones au niveau des décibels... "La terre va trembler, on vient des milliers", proclame même dans un français approximatif la page d'accueil du principal site de supporters de l'Apoel.
Un élan à retrouver. Des résultats probants, des joueurs techniques, des supporters fidèles : l'Apoel a des atouts. Mais, ne nous y trompons pas, Lyon sera clairement favori, mardi soir. Il y a la différence d'expérience entre les deux clubs (neuvième huitième de finale d'affilée pour l'OL) mais aussi la série de mauvais résultats de l'Apoel depuis le début de l'année. En huit matches de championnat, l'Apoel n'en a gagné que quatre, ce qui, à Chypre, n'est pas exactement une performance. Les Vert et Jaune ont même lâché la tête du classement à l'AEL Limassol. "Il ne faut pas comparer l'Apoel aux grandes équipes européennes. Les gens considèrent notre parcours en Europe comme si c'était normal, mais ça ne l'est pas", précise le coach de l'Apoel, le Serbe Ivan Jovanovic. Ce qui ne serait pas "normal" non plus, c'est une victoire chypriote, mardi soir, à Gerland...