L'Argentine est sortie sans gloire de sa Copa America dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir mordu la poussière à Santa Fe face à un collectif uruguayen solidaire. Malgré un match démarré tambour battant, l'Albiceleste et la Celeste ont dû attendre la séance de tirs au but pour se départager (1-1, 5 t.a.b. à 4). A ce jeu-là, Carlos Tevez a été le seul à se rater. Y ahora, la vergüenza (et maintenant, la honte). L'équipe d'Argentine a été éliminée dans la nuit de samedi à dimanche de la Copa America, ou plutôt de sa Copa America, qu'elle organisait sur son sol. Une sortie tête basse de l'Albiceleste qui désespère tout un peuple, les coéquipiers de Lionel Messi n'ayant jamais respecté leur standing, ou presque, au cours de la compétition. Seule la sévère défaite infligée mardi aux Espoirs du Costa Rica (3-0) fait figure d'éclaircie, au sein d'un bilan bien terne pour les hommes de Sergio Batista. Pourtant, ce dernier avait choisi d'aligner au coup d'envoi le même onze de départ que face aux invités nord-américains. Messi en soutien de Higuain sur le front de l'attaque, l'association a fonctionné dès l'entame de match: sur une superbe passe du Blaugrana, le Merengue trompait Muslera, le portier uruguayen, dès la 18e minute de jeu. Mais l'Uruguay n'a pas été demi-finaliste de la Coupe du monde 2010 (et donc de la Copa America 2011, en attendant mieux) pour rien. La hargne, la pugnacité des Suarez et Perez avaient déjà fait la différence d'entrée de jeu. Dans son costume de renard des surfaces, l'ancien Monégasque avait dégainé le premier. C'était avant de rejoindre prématurément le vestiaire, expulsé à la 39e minute. Tevez rate son tir au but En supériorité numérique, l'Albiceleste n'a pas été capable de forcer son destin et de prouver à ses supporters qu'elle était bien en plein redressement, après des débuts calamiteux. A force de buter sur un bloc uruguayen compact et solidaire, l'Argentine a dû se résoudre à filer en prolongation à 10 contre 10, Mascherano ayant vu rouge à la fin du temps réglementaire (1-1, 89e). Là, Muslera sortait le grand jeu à deux reprises face à Higuain (112e) et Messi (117e). La chance des partenaires de la "Pulga" venait de passer. Car le portier de la Celeste et de Galatasaray abordait en confiance la tragique séance des tirs au but. Lui qui, déjà, avait pour référence d'avoir stoppé deux tirs ghanéens au firmament de l'épique quart de finale du Mondial sud-africain remporté face au Ghana. Lui qui, aussi, s'était montré des plus solides durant 120 minutes, pendant lesquelles l'Albiceleste a dominé dans une enceinte acquise à sa cause. Lui qui, enfin, repoussait la tentative de Tevez. Le Citizen était le seul à se rater dans cet exercice, son partenaire Romero s'inclinant à chaque tentative uruguayenne. Que reste-t-il à l'Argentine, après cette épopée locale gâchée ? Des regrets, évidemment. Mais même pas la sensation d'avoir pu tout donner, ni même celle d'avoir su jouer à son niveau.