Le favori. Vainqueur de l'Euro 2008 et de la Coupe du monde 2010, n°1 au classement Fifa, invaincue en phase de qualifications avec huit victoires en huit matches et 26 buts marqués : n'en jetez plus, l'Espagne arrive en Pologne avec le statut de favori. Certes, Carles Puyol et David Villa, deux des éléments essentiels des précédentes conquêtes ibères, ne seront pas là mais Vicente del Bosque peut s'appuyer sur un incroyable vivier de talents, notamment au milieu de terrain : Xavi, Busquets, Xabi Alonso, Cesc Fabregas, David Silva, Andres Iniesta (photo)... Devant, les deux Fernando, Llorente et Torres, sont au coude-à-coude pour le statut de titulaire. Un sacré luxe.
Le choc. Le dimanche 10 juin, à Gdansk, en Pologne, l'Espagne affronte l'Italie. Soit les deux derniers champions du monde face à face. Difficile de faire mieux pour lancer un groupe. Il s'agit également de retrouvailles. Il y a quatre ans, à Vienne, en Autriche, l'Espagne avait éliminé l'Italie en quarts de finale à l'issue d'une séance de tirs au but. Comme la Roja, la Squadra Azzurra n'a pas connu la défaite lors de la phase éliminatoire dans un groupe assez relevé (Serbie, Slovénie). Le risque : que les deux équipes se contentent d'un match nul en attendant leurs recontres face aux deux "petits" du groupe, l'Irlande et la Croatie.
La star. A 21 ans, Mario Balotelli va participer à son premier grand tournoi international avec l'Italie. C'est en soi un évènement. Car le sélectionneur de la Squadra, Cesare Prandelli, n'apprécie guère les excès de la star de Manchester City, qu'il a même écarté de la sélection cette saison. "Vous ne pouvez pas être dans l'équipe nationale si vous risquez de la laisser à dix", avait déclaré il y a peu l'intransigeant Prandelli à propos des cartons rouges à répétition de "Super Mario", né de parents ghanéens. Joueur de talent, Balotelli pète régulièrement les plombs sur le terrain (gestes improbables, tee-shirts avec inscription...) mais aussi en dehors (accident de voiture, feu d'artifice à domicile, déclaration à l'emporte-pièces...). Associé en attaque à un autre joueur de caractère, Antonio Cassano, de retour d'une opération au coeur, Balotelli, qui fait régulièrement l'objet d'insultes racistes, a d'ores et déjà menacé de quitter la pelouse s'il était visé par des cris de singe.
L'histoire. Le match entre l'Italie et l'Irlande, sans doute décisif pour la qualification lors de la troisième journée, aura une drôle de saveur. En effet, la Squadra Azzura, qui reste sur une défaite en phase finale face aux "Verts", lors de la Coupe du monde 1994, aux Etats-Unis (0-1), retrouvera face à elle celui qui l'a entraînée pendant quatre ans entre 2000 et 2004 : le mythique Giovanni Trapattoni (ici sur la gauche, aux côtés de son homologue italien, Cesare Prandelli) Aux commandes de l'équipe d'Irlande depuis 2008, le "Trap", 73 ans, n'a pourtant pas tout à fait abandonner son pays. En effet, ce fervent catholique est également depuis fin 2010 le sélectionneur de... l'équipe du Vatican !
L'inconnue. Classée huitième au classement Fifa, soit devant l'Italie (12e), la Croatie reste capable du meilleur comme du pire. Il y a quatre ans, en Autriche, la Croatie avait étonné en remportant ses trois rencontres du premier tour avant de chuter en quarts de finale, aux tirs au but, face à la Turquie. Non qualifiée pour le Mondial sud-africain (après avoir pris neuf buts en deux matches face à l'Angleterre), la Croatie retrouve une phase finale à l'occasion de cet Euro après être passée par les barrages et une victoire en Turquie (3-0). Ce sera le dernier tournoi du sélectionneur Slaven Bilic, plus connu en France pour avoir provoqué l'exclusion de Laurent Blanc en finale de la Coupe du monde 1998. France-Croatie, Blanc-Bilic, voilà qui ferait à coup sûr un savoureux quart de finale.