Vendredi midi aura lieu au siège de l’UEFA à Nyon, en Suisse, le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions et de la Ligue Europa. Et s’il y a bien un pays qui brillera par sa forte présence, c’est l’Espagne. Real Madrid, FC Barcelone, Atlético de Madrid en C1, Bétis Séville et Valence CF en C3 : la Péninsule ibérique est parvenue à placer cinq clubs en quarts de finale quand l’Allemagne, la France ou l’Italie ne comptent que deux représentants. Ce beau ratio peut s’expliquer de diverses manières.
Des clubs à la fois riches et endettés. L’Espagne possède en son sein les clubs parmi les plus riches du monde. Le Real Madrid, avec 518,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, et le FC Barcelone, avec 482,6 millions d’euros, occupent respectivement la première et la deuxième place du classement annuel publié en janvier 2014 par le cabinet Deloitte. Une troisième formation ibère, l’Atlético de Madrid, se hisse au 20e rang avec 120 millions d’euros. Mais ces clubs sont aussi excessivement endettés.
Le Real Madrid, qui a déboursé une petite centaine de millions d'euros pour Gareth Bale l'été dernier (photo), aurait une ardoise de 541 millions d’euros. Celle du Barça - qui a aussi fait fort sur le marché des transferts cet été avec Neymar - serait tout aussi impressionnante, avec 331 millions d’euros. Quant à l’Atlético, sa dette s’élèverait à 150 millions d’euros. "Il n’y a pas de DNCG (direction nationale du contrôle de gestion, ndlr) en Espagne", tempête le consultant d'Europe 1 Guy Roux. "En France, des clubs comme le Barça ou le Real ne pourraient même pas jouer en Ligue 1. Mais ils sont protégés par les banques, alors ils peuvent dépenser comme bon leur semble." Au total, la dette du football espagnol serait d'environ... 3 milliard d’euros !
Les talents locaux restent au pays. Malgré cela, l’Espagne reste un pays très attractif, qui parvient à conserver les jeunes joueurs qu’elle forme. Certes, des talents confirmés - Jesus Navas, Fernando Llorente, Roberto Soldado,etc. - tentent leur chance loin des frontières - en Angleterre notamment -, mais certains finissent par revenir au pays, à l'instar de Cesc Fabregas (photo). Que ce soit la Masia du FC Barcelone ou la Cantera du Real Madrid, les jeunes pousses prometteuses issues de la formation espagnole s’éloignent peu de leurs bases. "Il y a une bonne tradition d'apprentissage technique dans la formation, ce qui permet d’avoir des joueurs locaux de grandes valeurs", ajoute Guy Roux.
Résultat, le Barça peut se targuer d’aligner par moment une équipe 100% composée de joueurs issus de son centre de formation. De son côté, le Real n’hésite pas à faire appel à des jeunes comme Jesé ou Alvaro Morata, tout comme l’Atlético de Madrid, avec Koke ou Mario Suarez. Malgré un championnat à deux vitesses sportivement et financièrement parlant, la Liga peut se targuer cette saison d'avoir repris le leadership à l'Angleterre. Ce leadership ne tient toutefois qu'à un fil. La mise en place du fair-play financier à l’horizon 2015 par l'UEFA pourrait changer la donne, même si beaucoup doutent de voir le Barça ou le Real sanctionner pour leur mauvaise gestion.