Le moment où tout a basculé : On approche de la pause, mercredi soir, au stade Vélodrome. Alors que Mathieu Valbuena tente de prendre le dessus sur Philip Lahm, le défenseur du Bayern Munich boxe involontairement le ballon de la main. La contre-attaque est lancée. Arjen Robben récupère le cuir et lance Mario Gomez dans la profondeur. L'attaquant allemand adresse une frappe sans contrôle. Elinton Andrade, le gardien n°3 de l'OM, ne réussit qu'à freiner le ballon, qui lui passe sous la poitrine. D'une faute de main à une autre, le match, que l'OM avait bien débuté, vient de basculer...
Le Bayern s'impose (2-0) face à l'OM :
La pensée du jour : "Heureusement qu'ils sont cinq sur le terrain pour voir plus de choses." Interrogé à la pause par TF1, l'entraîneur de l'OM, Didier Deschamps, a amèrement (et ironiquement) regretté l'"erreur" d'arbitrage qui a conduit à l'ouverture du score du Bayern, alors que l'OM avait bien résisté jusque-là, se créant même la plus belle (la seule ?) occasion de la première période, sur une tête de Rod Fanni doublée d'un tir de Loïc Rémy, qui trouva l'extérieur du poteau. A la fin de la rencontre, "DD" n'avait toujours pas digéré ce but encaissé à une minute de la mi-temps : "ce but avant la mi-temps nous fait mal".
L'action Playstation : Alors que le Bayern avait quelque peu ronronné en première période, Arjen Robben, déjà décisif sur le premier but, se joua de la défense marseillaise avant de réaliser un une-deux parfait avec Thomas Müller à l'entrée de la surface de réparation. Le Néerlandais, en bonne position, trompa Andrade d'une frappe du plat du pied gauche comme à la parade (69e). A 2-0, le match était terminé et l'OM est désormais condamné à un exploit XXL pour se qualifier pour les demi-finales.
Le tifo : comme ils l'avaient promis, les groupes de supporters de l'OM n'avaient réalisé aucune animation pour ce retour en quarts de finale de C1. Mieux, ils avaient (re)sorti quelques banderoles particulièrement salées contre leurs propres joueurs. Déjà présentes à Nice, samedi dernier, le "Honte à vous" et le "Silence, on a coulé" ont fait leur retour dans l'enceinte olympienne, qui était loin d'avoir fait le plein, avec à peine 32.000 spectateurs sur une capacité totale de 42.000. En sus des banderoles précitées, les fans de l'OM ont également voulu faire passer d'autres messages , comme "Deschamps et tes joueurs, cassez-vous !" ou encore "Ce soir, on est comme vous, on ne sert à rien". Le match avançant, les supporters ont commencé à chanter (et à siffler) mais à aucun moment l'ambiance n'a été à la hauteur de l'événement, sauf dans le camp des supporters bavarois...
Le chant : "Ribéry, Ribéry". Cet hommage n'est pas monté des Virages Nord et Sud du stade Vélodrome mais de la partie de la tribune Ganay réservée aux supporters du Bayern. Copieusement sifflé à chacune de ses touches de balle, Ribéry avait eu raison de craindre son retour, non pas en France, mais à Marseille, où les supporters n'ont visiblement pas oublié les conditions de son départ, en 2007. Remplacé à la 78e minute de jeu, "Francky" (ici à la lutte avec Cesar Azpilicueta) a eu droit à une ultime bronca. L'international tricolore s'est alors tourné ostensiblement vers les milliers de supporters bavarois, qui ont repris son nom en choeur...
Le boucher : Plusieurs joueurs auraient pu postuler à ce titre, tant le match a été hâché par les fautes et marqué par les cartons jaunes (sept au total, dont cinq pour le Bayern Munich). Mais le plus spectaculaire est à mettre au (dis)crédit du Marseillais Stéphane Mbia, auteur d'un vilain coup de coude sur l'intenable Mario Gomez. La biscotte fut jaune mais elle aurait pu (dû) être rouge...
Le bonus : Comme Marseille-Bayern a ressemblé de (très)loin à un match de Ligue des champions, Europe1.fr a jeté un coup d'oeil du côté du stade Giuseppe-Meazza de Milan pour le choc au sommet entre l'AC Milan et le FC Barcelone. Il n'y eut malheureusement aucun but, mais un tifo splendide à l'entrée des joueurs avec un Pac-man milanais mangeant un fantôme barcelonais. De l'art ultra.