BASKET - Les Grecs, magnifiques vainqueurs du Partizan, affronteront le Barça en finale.Il est donc bel et bien possible de voir du basket de très haut niveau à Paris. Si les clubs français ne font actuellement que de la figuration en Euroligue, c'est bien la Ville Lumière, et sa salle de Bercy, un peu vieillotte mais finalement encore dans la norme, qui accueille ce Final Four de l'Euroligue, cuvée 2010. C'est donc dans un POPB coupé en quatre, à chaque équipe son pré carré, que Barcelone, le CSKA Moscou, le Partizan Belgrade et l'Olympiakos se disputent le titre suprême sur notre bon vieux continent. Premier acte vendredi avec les demi-finales devant un public dont les chants n'ont jamais cessé. Spectacle et suspense garantis.Partizan Belgrade-Olympiakos: 80-83 (a.p.)Retrouver le Partizan Belgrade, et son micro budget européen, au Final Four tenait déjà de la belle histoire, comme seul le basket européen en conte. Les rêves serbes se sont finalement fracassés contre l'implacable machinerie qu'est l'Olympiakos. Dans un Bercy chauffé à blanc par les supporters des deux camps, dont les chants résonneront sûrement jusqu'à dimanche, les hommes de Dusko Vujosevic ont pourtant mis du temps à lâcher le morceau. Dans une rencontre qui a parfois tutoyé le divin, les joueurs du Partizan n'ont rendu les armes que dans les tous derniers instants de la rencontre, crucifiés par la froide efficacité des Hellènes. Au final, les Grecs ont, difficilement, imposer la logique pour s'offrir une finale et continuer à rêver d'un titre après lequel ils courent depuis 1997. Pour cela, il faudra passer face au grand Barça, vainqueur un peu plus tôt, et dans des circonstances moins dramatiques, du CSKA Moscou (64-54).Car si le Final Four de Berlin, l'an passé, avait atteint des sommets en terme de suspense, son homologue parisien n'a rien à lui envier tant la fin de match fut intense, se concluant par des prolongations à l'atmosphère irrespirable. Auparavant, les deux équipes se sont rendues coup pour coup, sans jamais baisser le regard. Mais on ne retiendra que la dernière minute et ses montagnes russes d'émotion, magnifiées par une ambiance en tout point magique. C'est tout d'abord Kecman qui égalise pour le Partizan d'une flèche plantée derrière l'arc (65-65). Dans la foulée, McCalebb intercepte et pense donner un avantage définitif aux siens, alors qu'il reste une poignée de secondes (65-67). Mais, après un tir saucissonné de Teodosic, c'est Childress qui claque l'égalisation pour envoyer les supporters vers un rab de plaisir (67-67). Une claquette transformée en or cinq minutes plus tard par les nerfs d'acier de Teodosic au lancer (83-80).L'ailier américain au contrat XXL sera finalement l'homme de la fin de rencontre. Alors qu'il a semblé somnolé sous sa couette pendant près de 35 minutes, l'ancien Hawk est sorti de sa boîte pour scorer 13 points dans le dernier quart et la prolongation et ainsi envoyer son équipe au paradis. Dans une rotation forcément limitée, on retiendra également la grosse performance d'un autre ancien pensionnaire de la ligue nord-américain, le Lituanien Kleiza (19 points, 9 rebonds). Du côté des perdants, forcément magnifiques, on notera les gros matches du meneur US McCalebb (21 points), tout autant que celle du pivot australo-serbe,Maric (17 points, 9 rebonds) et du jeune prodige Vesely (13 points, 10 rebonds). Au final, la fête s'est terminée par une double-ovation des supporters, qui ont tout autant rendu hommage aux perdants qu'aux gagnants. On remet ça dimanche ?Barcelone-CSKA Moscou : 64-54Si le Barça a décroché sa qualification pour la finale, il ne le doit pas à sa grosse panne de réveil en début de rencontre. Devant un Bercy encore clairsemé, les partenaires de Navarro semblent avoir oublié de passer par la case échauffement et sont contraints de régler la mire durant ce début de rencontre (2-9, 5e). Heureusement pour les Catalans, leurs adversaires ont bien du mal à garder leur lucidité en défense, et c'est sur la ligne des lancers francs que les Barcelonais font leur retard (17-17, 14e). C'est le moment choisi par la liane sénégalaise, Ndong, passé par Dijon, pour enfiler quelques perles dans la peinture avec sept points passés en première période (29-21, 20e). Au retour sur le parquet, les hommes de Xavi Pascual semblent animés de meilleures intentions et les tirs trouvent enfin leur cible, notamment sous l'impulsion du jeune prodige Rubio, auteur de 10 points, 4 rebonds et 8 passes (47-41, 30e). Mais, le jeu des Blaugrana semble branché sur courant alternatif. De son côté le CSKA, porté par les 19 points du trop seul Siskauskas, ne flanche pas et tient le choc (53-50, 36e). Il est alors temps pour le Barça de serrer les dents et c'est Lorbek qui libère le peuple catalan d'une flèche tirée derrière l'arc (59-51, 38e). Face à des Russes maladroits (32% de réussite aux tirs), le Barça, sans être flamboyant, s'offre donc une finale méritée (64-54).