C'était il y a très exactement 53 jours. L'Espagne éliminait la France (2-0) en quart de finale de l'Euro et Samir Nasri insultait un journaliste avant de rentrer aux vestiaires. Depuis, les Bleus ont changé d'entraîneur, le public s'est passionné pour le tir au pistolet et la lutte gréco-romaine et certains joueurs ont été évincés du groupe. Mercredi soir (21h) au Havre, l'équipe de France fait sa pré-rentrée contre l'Uruguay. Un match parfait pour panser ses plaies ou… pour mieux souligner le contour de la cicatrice.
Pour oublier un peu l'Euro. La Fédération française de football (FFF) et son président, Noël Le Graët, n'ont pas arrêté de le répéter depuis la fin de l'Euro : les Bleus ont atteint leurs objectifs. En résumé, "ce n'était pas si pire que ça". Sauf que Samir Nasri et Jérémy Ménez ont laissé leur empreinte sur la compétition, histoire de se rappeler que Knysna n'était pas si loin que ça. Depuis son arrivée, Didier Deschamps s'est fixé un seul objectif : le comportement de ses troupes. "Les joueurs n'ont plus le droit à l'erreur", avait averti le nouveau coach tricolore. Mercredi, les joueurs seront donc invités à sourire sur le terrain et remercier le public.
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Premier test pour Deschamps. Arrivé il y a un peu plus d'un mois, Dédé semble déjà avoir imprimé sa marque. Mais il reste encore du boulot. Le professeur devra d'abord essayer de redresser l'image d'une équipe devenue très impopulaire. Contre l'Uruguay, il pourrait aussi s'offrir un bon baptême de l'air. Commencer par une victoire contre la 4e nation au classement FIFA serait idéal pour Deschamps. Le succès serait d'autant plus beau que les débuts chez les Bleus sont souvent délicats pour les nouveaux sélectionneurs. Si on prend les cinq derniers coachs de l'équipe de France (Laurent Blanc, Raymond Domenech, Jacques Santini, Roger Lemerre et Aimé Jacquet), le bilan est assez faible pour les premiers tests : une victoire, trois nuls et une défaite.
Des petits nouveaux à l'épreuve. Nouveau professeur et nouveaux élèves. Au milieu, le revenant Rio Mavuba fêtera sa septième sélection, plus de 5 ans après sa dernière cape (en mars 2007). Il sera associé au jeune Lyonnais Maxime Gonalons. Pas de surprise en revanche en défense. Privé de Rami et Mexès, non convoqués, et de Koscielny, forfait sur blessure (mollet), Deschamps est dans l'obligation de lancer le duo Sakho-Yanga Mbiwa dans l'axe. Après une très bonne saison à Montpellier, Yanga Mbiwa portera pour la première fois le maillot bleu.
Un duo Benzema-Giroud. "J'ai envie d'utiliser deux systèmes, un avec deux attaquants axiaux", a confié le nouveau sélectionneur des Bleus, mardi en conférence de presse. Et d'expliquer : "avec deux attaquants, on a plus de présence offensive. Le souci dans ce système, c'est que face à des adversaires qui placent cinq joueurs au milieu, on aura plus de difficultés, mais je ne veux pas me priver d'une option offensive, même si ça demande un travail dans le replacement pour avoir un bon équilibre". Avec un tel système, Deschamps marque une sorte de rupture avec son prédécesseur Laurent Blanc qui estimait que le 4-4-2 n'était pas efficace. Benzema et Giroud lui donneront-ils raison ?
Composition probable des Bleus :
Lloris (cap.), Debuchy, Yanga Mbiwa, Sakho, Evra, Valbuena, Mavuba, Gonalons, Ribéry, Benzema, Giroud