CM 2010 - L'Uruguay a éliminé le Ghana aux tirs au but à l'issue d'un match à rebondissements. Depuis le Mondial 1970 au Mexique, l'Uruguay n'avait plus figuré parmi les quatre demi-finalistes d'une Coupe du monde. Une si longue attente à laquelle ont mis fin les coéquipiers de Diego Forlan en dominant le Ghana au terme de la séance de tirs au but (1-1, 4 t.a.b. à 2) ce vendredi à Johannesburg, lors du deuxième quart de finale. Les hommes d'Oscar Tabarez sont revenus de loin puisque, menés au score après un but de Muntari, ils ont égalisé grâce à l'attaquant de l'Atletico Madrid, avant de flirter avec le précipice à la toute fin de la prolongation et un penalty manqué par Gyan. Terrible pour le meilleur joueur ghanéen depuis le début du Mondial, consolé par Boateng. Au bord du terrain, Suarez exultait en voyant le penalty manqué alors qu'il pleurait à chaudes larmes quelques instants auparavant en quittant ses partenaires. Tout allait donc se décider aux tirs au but. Malgré le traumatisme de son échec, Gyan faisait partie des tireurs et réussissait son tir au but en plaçant le ballon en pleine lucarne. Pas autant de réussite pour Mensah, l'ancien Lyonnais, qui échouait dans sa tentative, tout comme Adiyiah après lui. Et malgré l'espoir entretenu avec le penalty manqué de Pereira, le Ghana s'inclinait finalement avec celui de la gagne marqué par Abreu d'une panenka ! Une fin de match incroyable qui marquera l'histoire de la Coupe du monde. Pas tétanisées par l'enjeu, les deux équipes rentraient dans le match avec l'envie de bien faire et surtout ne rien regretter. Parce que l'occasion était trop belle d'écrire une nouvelle page de l'histoire de leur football national respectif: à savoir une première demi-finale en Coupe du monde pour le Ghana pour sa deuxième participation seulement et un retour dans le dernier carré de la compétition pour l'Uruguay. Face au faux rythme imprimé par les Uruguayens, le Ghana déjouait avant de se réveiller après une demi-heure de jeu. Gyan, héros malheureux La puissance physique des Black Stars commençait alors à faire son effet, si bien que les hommes de Milovan Rajevac s'approchaient peu à peu de la surface adverse. Ils faisaient même passer un premier frisson lorsqu'une tête de Vorsah frôlait la lucarne de Muslera (30e). Le temps fort ghanéen s'étirait jusqu'à la pause avec un tir à ras de terre de Gyan, bien servi par Boateng, avant que le milieu de Portsmouth ne manque un magnifique ciseau sur un centre d'Inkoom venu de la droite (45e). Alors qu'il ne restait que quelques secondes dans le temps additionnel de la première période, Muntari décochait une frappe limpide de 35 mètres à la trajectoire étrange qui surprenait Muslera (1-0, 45e). Et dire que le joueur de l'Inter Milan faillit quitter le groupe il y a quelques jours à la demande du sélectionneur, échaudé par son comportement. Le groupe avait fait bloc pour son maintien. Il a bien fait. Un avantage de courte durée puisque dix minutes après le retour des vestiaires, l'inévitable Forlan égalisait pour l'Uruguay d'un coup franc direct à la trajectoire plongeante qui Kingson évaluait mal (1-1, 55e). Déjà bien animé, le match devenait complètement fou avec des occasions de part et d'autre. Pour le Ghana, c'est Gyan, auteur de trois buts depuis le début du Mondial, qui mettait Muslera à contribution (58e et 73e). Tandis que le duo Suarez-Forlan, omniprésent, manquait de réussite dans le dernier geste, à l'image d'un tir non cadré de l'attaquant de l'Atletico Madrid (74e), lui aussi buteur à trois reprises, et d'une tête mal ajustée du joueur de l'Ajax Amsterdam (78e). La suite est connue, pour le bonheur de Suarez et le malheur de Gyan, deux hommes qui resteront dans l'histoire de la Coupe du monde.