Le tennis n’est pas qu’une histoire de gros coups droits et de revers impeccables qui flirtent aves les lignes. Pour trouver l’angle parfait, encore faut-il être dans de bonnes conditions psychologiques. Devant un public serbe chauffé à blanc, les joueurs français devront surtout s’appuyer sur leur esprit d’équipe pour espérer emporter la finale de la Coupe Davis, à Belgrade, de vendredi à dimanche prochain.
L’esprit Coupe Davis
Gaël Monfils est un showman. Devant le public de Paris-Bercy ou de Roland-Garros, "slideman" se motive seul et puise dans l’énergie du public. Pour la finale de la Coupe Davis, la donne sera bien différente. Devant des Serbes désireux de gagner leur premier saladier d’argent, les tennismen tricolores devront se serrer les coudes.
Gaël Monfils, Gilles Simon, Richard Gasquet ou Jo-Wilfried Tsonga sont tous issus de la même génération. Pour Thierry Tulasne, l’entraîneur de Gilles Simon, interrogé par Europe1.fr, c’est une force. "Ils ont envie de partager et d’aller loin ensemble. C’est un rêve de gosse qu’ils sont en train de vivre".
Si on en croit l’ancien tennisman Thierry Tulasne, les "jeunots" de 1985 ne font pas pour autant bande à part. "Que ce soit le docteur, le kiné, même le cordeur, tout le monde a vraiment cet esprit collectif", précise-t-il. Et de renchérir : "c’est justement ça qui différencie l’équipe de France des autres équipes".
La France a déjà remporté à neuf reprises la Coupe Davis. Les anciens essaient à leur manière d’impulser cette rage de vaincre. "En France, il y a une culture de la Coupe Davis", confie Thierry Tulasne. "Les anciens essaient de passer le relais aux nouveaux joueurs de génération en génération. Avoir un esprit Coupe Davis, c’est une force".
Merci Noah
Les "mousquetaires" rêvent d’imiter leurs aînés qui avaient remporté le saladier d’argent en 1991. Cette année-là, Guy Forget jouait en simple et Yannick Noah était le capitaine. Si le public se souvient surtout de sa célèbre danse ("Saga Africa"), ceux qui ont suivi de près la victoire à Lyon se rappellent de la "patte Noah".
Jean-Claude Perrin était le préparateur athlétique des Bleus en 1991. Interrogé par Europe1.fr, il raconte : "quand Yannick Noah a repris l’équipe de France, son idée directrice était de fonder un groupe basé sur l’esprit d’équipe. Cet état d’esprit a existé dès les premiers matches du tournoi".
Noah a été l’artisan de cette méthodologie. "C’était sa marque de fabrique", explique Jean-Claude Perrin. "Par la suite, beaucoup d’autres sports et d’équipes ont repris cet exemple".
Le rôle des remplaçants
Contre la Serbie, les Français devront s’inspirer de l’état d’esprit de 1991. Ils pourront s’appuyer sur l’expérience de leur capitaine. "Forget s’est d’ailleurs engagé dans la trace de Noah mais il l’a adapté à sa personnalité", souligne Jean-Claude Perrin.
A quelques jours de la finale, Jean-Claude Perrin adresse un dernier conseil de sage : "dans les derniers jours, le plus dur, c’est de conserver l’harmonie au sein du groupe, sans oublier les remplaçants. Leur rôle, qui apparaît obscur, est primordial. En 1991, c’était notre force. Dans l’esprit, Fabrice Santoro, Arnaud Boetsch et Olivier Delaitre étaient dans la peau des titulaires".
Si Gaël Monfils est sûr de jouer les matches en simple, un seul autre joueur aura ce privilège. Michaël Llodra ou Gilles Simon resteront sur la touche. Tout comme Richard Gasquet qui sera remplaçant. Accompagnés de Jo-Wilfried Tsonga, qui a fait le déplacement en Serbie malgré sa blessure, ils se battront sur chaque point aux côtés des titulaires.