FOOTBALL - Sepp Blatter souhaite tout savoir sur le retour au pays de l'équipe de Corée du Nord. Tout le monde se souvient de la prestation, plutôt courageuse il faut bien le reconnaître, de la Corée du Nord face au Brésil lors de la phase de poule du groupe G de la dernière Coupe du monde. Battus in extremis sur le score de 2 buts à 1, les Coréens pouvaient sortir de la pelouse du Soccer City de Johannesburg la tête haute... Ils avaient chahuté l'une des équipes favorites du tournoi. A deux doigts de l'exploit face au Brésil, les Nord-Coréens ont par contre explosé et encaissé pas moins de dix buts par la suite. Sept contre le Portugal. Trois contre la Côte d'Ivoire. Coupe du monde terminée, le retour au pays de la délégation nord-coréenne fut pour le moins trouble. Vexations, humiliations et travaux forcés pour l'entraîneur Kim Jong-hun, telles sont les rumeurs qui ont pu filtrer. Selon Radio Free Asia, les joueurs avaient été réunis au Palais de la Culture dans la capitale et soumis, durant six heures, à la "critique idéologique" devant quelques 400 dignitaires. Ils auraient par ailleurs été contraints de critiquer l'entraîneur. Ce dernier aurait été puni pour avoir "trahi" Kim Jong-un, l'un des fils du leader Kim Jong-il, et envoyé aux travaux forcés. Devant cet invraisemblable état de faits et pour vérifier les allégations des médias, la FIFA a demandé des explications. L'organisation mondiale du foot a décidé d'enquêter sur les faits relatés par la presse. Elle a dans un premier temps envoyé une lettre aux autorités du pays pour une première confirmation ou infirmation. "Nous avons adressé une lettre à la Fédération de football (nord-coréenne) pour savoir si les allégations avancées par les medias, selon lesquelles l'entraîneur et certains joueurs (nord-coréens) avaient été condamnés et punis, étaient vraies" a déclaré M. Blatter. En cas d'absence de réponse, Sepp Blatter devra y aller de sa personne. En effet, dans une affaire aussi délicate, la prudence, ponctuée d'une touche de diplomatie est plus que nécessaire.