Les Bleus en quarts. La qualification, rien que la qualification. C'est tout ce qu'il faudra retenir de ce France-Tonga (14-19). Car tout le reste est à oublier... En marquant le point de bonus défensif sur un essai de Vincent Clerc sur la dernière action, les Bleus terminent deux points devant leur adversaire du jour et sont également assurés de devancer le Canada, qui affrontera la Nouvelle-Zélande, dimanche. Une qualification avec deux défaites en quatre matches, voilà qui n'est pas commun. Place maintenant aux quarts de finale et à l'Angleterre...
Un ticket miracle. La qualification des Bleus pour les quarts tient du miracle. Car les joueurs de Marc Lièvremont auraient pu perdre bien plus largement, samedi. En effet, les Tongiens ont systématiquement préféré tenter la pénalité quand l'essai était envisageable. Et comme leur buteur Kurt Morath s'est montré particulièrement maladroit... Ultra-dominateurs en deuxième période, les joueurs du Pacifique ont également commis énormément d'en-avants sur des actions dangereuses, dont deux auraient facilement pu finir dans l'en-but, et ont manqué l'immanquable par Samiu Vahafolau à cinq minutes de la fin. Enfin, si l'on remonte plus en avant dans la compétition, les Bleus ne doivent leur ticket pour les quarts qu'à la victoire du Canada face aux Tonga (25-20) lors de la deuxième journée. Les Tonga, seulement 13e nation mondiale, pourront pester d'avoir disputé cette rencontre cinq jours seulement après avoir affronté les All Blacks...
Le plein d'erreurs. Les premières minutes de la rencontre ont donné le ton. Les Bleus ont perdu deux ballons sur des touches. La suite de la rencontre n'a été qu'une succession d'erreurs, entre passes manquées et coups de pied mal ajustés. Plus grave, les joueurs de Marc Lièvremont ont commis des fautes à des moments-clés, que ce soit tout près de la ligne d'en-but (avec ce rampement de William Servat à 30e) ou sur les renvois, comme sur celui de la deuxième mi-temps.
"On est toujours vivants", a déclaré Lièvremont :
Médard, un éclair dans la nuit. Mais où est passé le french flair ? Il a fallu le chercher sur (sous ?) la pelouse de Wellington, où les Bleus ont été archi-dominés par les Tonga, plus physiques mais également plus joueurs. Les Bleus n'ont quasiment jamais joué dans le camp tongien et n'ont été dangereux qu'en de très rares occasions. Les (quelques) bonnes initiatives sont souvent venus de l'arrière et de Maxime Médard. Pour le reste, la ligne de trois-quarts (Palisson, Mermoz, Rougerie, Clerc) a été d'une bien belle discrétion...
Un défi physique. Si vous souhaitez avoir une idée de l'intensité du combat face aux Tonga, demandez à Jean-Baptiste Poux. Le pilier toulousain a passé une bonne partie du match avec une bandage ensanglanté autour de la tête... Avec leurs plaquages souvent à la limite, tête en avant, les Tongiens ont mis les Bleus au supplice au niveau physique. Et comme au niveau du jeu...
Et maintenant ? Et maintenant, les Bleus sont en quarts de finale et affronteront l'Angleterre, samedi prochain. Le XV de la Rose, guère brillant, a assuré sa qualification et la première place de son groupe en dominant l'Ecosse sur la fin (16-12). Avec quatre victoires en quatre matches, les Anglais arrivent dans le tableau final avec le plein de confiance. Ce qui ne sera pas le cas du XV de France.