Première de son groupe de qualification à la Coupe du monde 2014 à égalité avec l'Espagne, l'équipe de France joue une grande partie de son avenir brésilien lors des deux prochains matches au Stade de France. Ce sera mardi, bien sûr, face à l'Espagne, mais également dès vendredi soir contre la Géorgie, troisième du groupe à trois points des deux leaders. La 69e nation mondiale est-elle en mesure de faire autant trembler les Bleus que les doubles champions d'Europe en titre ? La réponse pourrait être oui. En tout cas, la Géorgie est…
...moins connue que l'Espagne. Le running-gag s'est invité cette semaine en conférence de presse. "Vous connaissez les joueurs géorgiens ?" Laurent Koscielny s'est dérobé dans un sourire. Non, les Bleus ne connaissent pas les joueurs géorgiens. Peut-on leur en vouloir ? Pas vraiment. Alors que l'Espagne se présentera mardi avec une constellation d'étoiles, essentiellement formée à partir des astres Barça et Real que l'on suit toute l'année à la télé, la Géorgie ne dispose d'aucune star de niveau international, depuis la retraite de "Kakha" Kaladze, l'ancien joueur de l'AC Milan. Le lieu de "travail" des joueurs : la Géorgie, l'Ukraine, la Russie et quelques éléments isolés exerçant leur talent au Danemark (comme Davit Devdariani, ici en rouge), aux Pays-Bas ou... en France. Les fans du Mans FC noteront ainsi la présence dans le groupe de Georgi Makaradze, doublure de Jérémie Janot. Même si l'on ne doute pas que Didier Deschamps a utilisé la vidéo pour préparer ses joueurs, l'effet de (mauvaise) surprise peut jouer.
...plus "petite" que l'Espagne. Pour jusitifer une défaite à Reims le 2 mars dernier (1-0), le directeur sportif du PSG Leonardo avait estimé que l'équipe parisienne avait du mal à jouer ce "genre de matches", entendez par là, contre les "petites équipes". Et si c'était pareil pour les Bleus ? Depuis la Coupe du monde 2010, ils ont perdu deux fois au Stade de France contre des équipes supposées inférieures au terme de matches d'une qualité douteuse. Le 12 octobre 2012, le Japon était venu s'imposer (1-0). Et surtout, deux ans plus tôt, c'est la Biélorussie, au pedigree comparable à celui de la Géorgie, qui était venue faire sa loi sur un contre (1-0). La défaite 1-0, c'est le cauchemar absolu du sélectionneur national, Didier Deschamps. En revanche, si l'on excepte le dernier France-Allemagne (1-2), ses Bleus se sont plutôt bien comportés contre les grosses écuries, avec un nul de dernière minute en Espagne (1-1) et une victoire convaincante en Italie (2-1).
...moins "attendue" que l'Espagne. On peut d'ores et déjà parier que l'audience de France-Géorgie, vendredi, sera moins élevée que celle de France-Espagne, mardi, et que le public sera moins réceptif aussi. Problème, les acteurs devront être aussi bons. "La prochaine étape, c'est la Géorgie" n'a cessé de marteler Deschamps tout au long de la semaine. Visiblement, si l'on en croit le réflexe pavlovien qui a été celui de ses joueurs cette semaine, le message est bien passé. Interrogé sur l'Espagne, le défenseur du PSG Mamadou Sakho a réagi : "pour l'instant, on va se concentrer sur le match de vendredi qui est vraiment important. On n'a pas le droit à l'erreur." Le hic, c'est que ces deux matches ne vont pas l'un sans l'autre. En effet, plusieurs joueurs sont menacés de suspension face à l'Espagne en cas de carton jaune, vendredi : Koscielny mais aussi les milieux de terrain Blaise Matuidi, Yohan Cabaye et Maxime Gonalons. Deschamps va devoir ménager la chèvre et le chou, à savoir aligner la meilleure équipe possible sans risquer de compromettre la qualité de son effectif face à l'Espagne.
...plus défensive que l'Espagne. Il y a toutes les choses abstraites (le passé des Bleus, le facteur psychologique, le futur et l'Espagne), mais également le concret, à savoir le terrain. Mais là aussi, "la Géorgie, ça peut faire peur", comme l'a admis le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët. Pourquoi ? "Ils n'ont perdu que 1-0 face à l'Espagne et dans les dernières minutes (but de Roberto Soldado à la 86e minute, photo). Comment ? En jouant en "6-3-1", a souligné Deschamps. 6-3-1, entendre par là un coffre fort avec six défenseurs, avec une toile parfaitement disposée devant les filets. Pour la faire craquer, cette toile, rien de telle que de l'étirer. C'est pourquoi les Bleus vont jouer en 4-4-2 avec deux milieux défensifs, deux milieux créatifs excentrés (Valbuena à droite, Ribéry à gauche) et deux attaquants chargés de conclure, à savoir Olivier Giroud et Karim Benzema. Ce sont eux qui seront chargés non pas de chanter La Marseillaise mais de tromper le portier géorgien. Allons enfants, c'est la partie !