L’info. La ministre des Sports Valérie Fourneyron l’a répété à plusieurs reprises : le foot français ne dérogera pas à la règle. Comme tout le monde, les très hauts revenus - supérieurs à un millions d’euros par an – seront taxés à hauteur de 75%. Mais la Ligue 1 et ses dirigeants ne veulent pas abdiquer. Selon des informations du JDD, les clubs professionnels réfléchiraient même à boycotter la 11e journée de Ligue 1 et la 12e de Ligue 2, le week-end du 26 octobre. Est-ce vraiment une bonne idée ? Europe1.fr lance le débat.
Par Julien FROMENT
Pourquoi les clubs n’auraient-il pas le droit de lutter pour défendre leurs droits ? Comme tout citoyen, les joueurs professionnels paient chaque année leurs impôts. Et lourdement. Au total, ce sont près de 700 millions d’euros qui sont entrés dans les caisses de l’Etat l’an passé. Il n’est pas question ici de critiquer le taux d’imposition qui vise les salaires les plus élevés de la Ligue 1. Il s’agit de la vitalité du football français dans son ensemble. Car, outre les joueurs, les clubs professionnels font vivre autour d’eux des milliers de personnes.
Comme le rappelle le président de l’UCPF Jean-Pierre Louvel dans les colonnes du JDD : "si la Ligue 1 s’affaiblit économiquement, elle aura moins de moyens pour recruter, les droits télé chuteront encore, la Ligue 2 en pâtira. Il y a 25.000 emplois directs ou indirects à la clé". Raillée jadis pour sa faible attractivité, la Ligue 1 n’a pas besoin qu’on lui mette de nouveaux bâtons dans les roues. De telles mesures feront fuir les potentiels investisseurs. Comme l’a justement indiqué le président de Lyon Jean-Michel Aulas, la grève devient bien "un acte de survie".
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Par Victor DHOLLANDE-MONNIER
Le 27 février 2012, François Hollande lance une promesse de campagne choc sur le plateau de Paroles de candidat : taxer les revenus supérieurs à un million d’euros par an à hauteur de 75%. Très rapidement, les footeux sont pris de sueurs froides. Mais après censure du Conseil Constitutionnel, ce sont finalement les entreprises, et donc les clubs de foot professionnels, qui se retrouvent concernés. Et c’est bien là le cœur du problème. Si personne ne s’insurgerait si Zlatan Ibrahimovic (15 millions d’euros nets par an) était davantage taxé, le cri d’alarme des clubs de Ligue 1 peut s’entendre.
Mais en période de crise économique, tout le monde doit faire un effort supplémentaire. Et même si cette mesure reste très symbolique - elle ne rapportera "que" 44 millions d’euros par à l’Etat - les clubs de foot doivent aussi pouvoir se serrer la ceinture. Au risque de baisser les salaires de certains joueurs...