Qui donnait une chance aux Tchèques après leur entrée ratée dans la compétition contre les Russes et les 4 buts encaissés (1-4) ? Qui pouvait espérer voir les coéquipiers de Petr Cech se qualifier en sachant que leur maître à jouer Tomas Rosicky était blessé ? Pas grand monde et pourtant les Tchèques l’ont fait et ont de plus terminé à la première place du Groupe A. Alors, certes, beaucoup diront que ce Groupe A était le plus faible des 4 poules de l’Euro et que ce soit la Grèce ou la République Tchèque, les deux équipes vont passer à la trappe dès les quarts de finale.
Du côté de la sélection de Michal Bilek, on reconnaît la supériorité théorique de l’équipe portugaise qu’ils rencontrent jeudi soir en quarts de finale. Mais, décomplexés après leurs débuts manqués, les joueurs tchèques veulent y croire et joueront leur chance à fond. Les paroles des anciens de la sélection vont toutes dans ce sens d’ailleurs.
Vladimir Smicer, ancien Lensois et Bordelais, aujourd’hui dans le staff de la sélection, ne manque pas de trouver des similitudes dans le parcours de cette sélection avec celle de 1996 : une défaite en ouverture de tournoi, une équipe qui se soude et qui monte en régime, une équipe jamais donné favorite et qui s’en sort toujours. Certes la génération 96 avec les Smicer, Poborský, Bejbl, Nedvěd ou Berger semblait beaucoup plus forte que cette génération 2012 mais c’est une tradition tchèque que d’arriver au moins en demi-finales tous les 8 ans.
Maîtriser Ronaldo et Nani
Jeudi soir, emmenées par les surprenants Pilař et Jiráček, la sélection tchèque doit aller chercher un exploit bien plus haut que ceux réussis en phase de poules. L’une des clés de la rencontre sera probablement les duels que se livreront les ailiers portugais Ronaldo et Nani avec les latéraux tchèques, la révélation Gebre Selassie et Limberský.
Si, défensivement, ils risquent d’avoir du mal à contenir la vista technique des Lusitaniens, il faudra voir si les stars portugaises consentent à faire des efforts défensifs, car les latéraux tchèques sont avant tout d’excellents contre-attaquants et des flèches pourraient partir dans le dos de Nani et de Ronaldo.
Enfin ne soyez pas surpris si vous ne reconnaissez pas les onze tchèques qui vont se présenter sur le terrain jeudi soir. Afin de souder le groupe, les joueurs ont décidé de ne plus se raser depuis leur arrivée sur le sol polonais. Certaines femmes de joueurs n’ont pas aimé voir leur mari comme cela, allant même jusqu'à dire qu’ils faisaient peur. Et s'ils effrayaient aussi les adversaires portugais et passer en demies ?